«Je suis sidérée par le peu d'émotion qui les anime» confie l'avocate de la victime, Me Lion en regardant trois personnes dans le box du tribunal correctionnel de Toulouse. La victime, un homme de 43 ans atteint d'une sclérose en plaque, sans l'usage de ses membres, dont l'incapacité s'élève à 80 %, a assisté impuissant à son cambriolage le 4 octobre 2017, route de Launaguet, à Toulouse. Il a été réveillé au milieu de la nuit par un bruit et a aperçu depuis son lit, deux personnes encagoulées dans sa chambre. Éclairés d'une lampe torche, les voleurs se sont emparés de son téléphone (seul moyen pour lui de communiquer avec l'extérieur grâce à une commande vocale), de sa carte bancaire et de sa voiture spécialement aménagée pour son handicap. La victime a expliqué son désarroi aux enquêteurs de la brigade de répression des atteintes aux biens. «J'ai dû attendre l'arrivée de mon infirmière à 8 heures pour prévenir quelqu'un. Ce vol m'a privé des deux choses qui me permettaient d'avoir un tout petit peu d'autonomie : mon téléphone et ma voiture.»
Durant l'enquête, les policiers de la sûreté départementale ont constaté que la porte d'entrée de la victime s'ouvrait avec un code. Ils en ont déduit que le voleur connaissait sa victime. Une salariée d'une association d'aide aux personnes handicapées a été la première identifiée. Lors de l'audience de comparution immédiate, cette femme ne cache pas sa honte : «Je travaillais pour la victime depuis 2014, 2 à 3 fois par semaine. Donc je connaissais le code. Un soir, alcoolisée, j'ai soumis l'idée de lui voler sa carte bancaire, uniquement ça. On est parti à trois. Mon petit ami est resté au volant du véhicule. Je suis rentrée dans la maison avec un ami. Je suis honteuse».
Avec elle sous une cagoule, un garçon de 18 ans. «Voler le véhicule faisait également partie de notre projet. C'est moi qui m'en suis chargé, explique-t-il au tribunal. La même nuit on a essayé de la vendre au Mirail. Un mec nous l'a pris, il devait nous payer plus tard». Le véhicule a en effet été retrouvé au Mirail incendié trois jours plus tard». Le petit ami de la jeune femme, âgé de 23 ans, déjà condamné à quatre reprises, confirme : «Nous connaissions l'état de vulnérabilité de la victime...» Le procureur, Olivier Mouysset, est révulsé. «Les faits sont inacceptables». Il requiert des peines allant de 12 mois dont 6 assortis du sursis simple à 18 mois fermes, toutes assorties d'un mandat de dépôt. En défense, Mes Maury, Leclerc et Djafel insistent sur la reconnaissance des faits par leurs clients et la honte qui les habite. Le tribunal a condamné les trois prévenus à la peine de 1 an de prison avec mandat de dépôt. Un expertise a été ordonnée par le tribunal pour évaluer l'impact de cette agression sur la victime «dont l'état de santé s'est dégradé depuis les faits», dénonce son avocate.
Commentaires
ces trois nuisibles devraient finir au gibet , ce serait un soulagement pour la société .
salutations.