Un énorme sentiment de honte m’envahit ce matin à l’annonce que mon pays a bombardé la Syrie.
Jusqu’au dernier moment, j’espérais que notre président ait l’envergure suffisante qui lui incombe pour résister à la pression anglo-américaine de remodeler le Moyen-Orient en faisant sauter le régime légitime syrien. Il n’a pas su le faire. Il n’en a pas l’envergure. J’ai honte. En d’autres temps, la France a su s’opposer aux velléités bellicistes des États-Unis. Macron n’est même pas à la hauteur de Chirac. Ne parlons pas de de Gaulle !
J’ai honte que mon pays ait bombardé un pays souverain, sans aucun mandat légitime de l’ONU, ni du Parlement, ni de qui que ce soit.
J’ai honte que mon pays s’aligne sur le camp belliciste, fomenteur de troubles internationaux depuis deux générations. Qui plus est, sous des prétextes grossièrement fabriqués et non attestés.
Le peuple syrien, notre ami, nous en gardera une indélébile rancœur. Alors qu’il commence à retrouver le chemin de la paix intérieure et de la réconciliation nationale, alors qu’il a réussi à anéantir Daesh, avec l’appui de la Russie et au prix de sacrifices héroïques, nous le bombardons pour lui signifier que cela ne nous convient pas. Je lui demande pardon et j’ai honte.
J’ai honte que mon pays se réjouisse dans le même temps de la chaleur amicale des relations franco-saoudiennes qui nous permettent de vendre encore plus d’armes avec lesquelles l’Arabie saoudite bombarde la population yéménite. Là aussi sans aucun mandat international.
La coalition dite occidentale ne renversera pas le régime syrien. Elle n’y est pas parvenue jusqu’à présent. Elle y parviendra d’autant moins que la Russie a eu le temps de se préparer à cette attaque et elle répliquera sévèrement. Nous nous trouverons dans le camp des perdants, avec les Etats-Unis qui ont perdu toutes leurs guerres depuis trente ans. Nous abordons une ère nouvelle du côté des « loosers ». J’en ai honte.
J’ai honte des justificatifs scandaleusement hypocrites de nos dirigeants qui annoncent qu’ils ne visent que des cibles militaires, mais pas les Russes, ni les civils syriens. Eux-mêmes auraient-ils honte de nos bombes ? À l’instar de Donald Trump, nous aurions aussi nos bombes « intelligentes » qui tuent les méchants mais épargnent les gentils. Des bombes pacifiques en quelque sorte.
Quelle honte !
Comment notre pays fera-t-il pour se sortir de ce pétrin dans lequel il s’est délibérément placé ?
Georges Gourdin
[NDLR] Notre illustration à la une : statue de Henri Vidal (1864−1918), Caïn venant de tuer son frère Abel, exposée au jardin des Tuileries
Nice Provence info
Commentaires
Nous ressentons tous cette honte de n'avoir que des présidents vendus aux intérêts géostratégiques américano-israéliens. La Syrie ne nous avait rien fait ! Macron et sa clique de collabos tous azimuths (collabos des sionistes, collabos des islamistes, collabos de l'UE et de toutes les forces mondialistes...) nous font honte. Aucune grandeur, aucune fierté, rien que de l'esbrouffe, du cynisme et de la traîtrise enveloppée dans des bons sentiments et de la communication.
Il nous reste le plus profond mépris pour ce nabot qui se prend pour Jupiter !
il faut croire que la honte ne touche que certains de nos compatriotes , car dans la grande majorité , nombre s,en cogne ou pensent que Assad est un criminel qui massacre son peuple , vu que la propagande bat son plein . . .!!
espérons que tout cela ne nous retombe pas sur le coin de la G . . . un jour ou l,autre . . .!!
salutations.