La folie douce qui a gagné les Français depuis la victoire des Bleus ne cachera pas longtemps de douloureuses fractures. La sphère médiatico-politique est tiraillée entre l’envie de tirer parti du formidable résultat sportif et la volonté de ne pas en faire trop… D’autant que la délinquance endémique a une nouvelle fois troublé la fête.
Ainsi, depuis dimanche soir, tout va pour le mieux dans la meilleure des France ! « Les Bleus sont entrés dans l’histoire » par ici. « Rien ne sera plus comme avant » par là. La presse nationale se repaît de ces fadaises depuis 48 heures. Mais on ne nous fera pas le même coup qu’en 1998 : au diable les récupérations politiques ! N’est-ce pas ? Et c’est vrai, on est d’abord tenté d’adhérer à l’optimisme de Natacha Polony quand elle affirme que « les jours de gloire ne se dédaignent pas, quels qu’ils soient ».
L’unité retrouvée, vraiment ?
Depuis dimanche, les journalistes n’ont de cesse de rappeler la baraka d’Emmanuel Macron. Sa cote de popularité devrait en toute logique remonter après ce Mondial. A écouter nos éditorialistes, c’est formidable pour la France. Ah ! Les bains délicieux à venir pour savourer tout ça dans la piscine hors-sol de Brégançon ! En bon chef croquignolesque de notre startup nation, Emmanuel Macron avait déclaré aux joueurs que la compétition ne serait réussie que si la France allait jusqu’au bout. La coupe sinon rien. Euphorie des télés : le pari est gagné. La pression « de dingue » du président et l’exigence de Deschamps ont payé !
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On s’extasie devant les embrassades entre les joueurs et Macron (sans oublier la présidente de la Croatie, sosie officiel de Jeane Manson). Toutefois, il demeure pour certains mauvais coucheurs une difficulté à se réjouir complètement. La lecture des journaux entretient leur malaise. D’une manière plus ou moins sibylline, les gros titres nous apprennent que l’équipe de France signerait l’unité retrouvée d’un merveilleux peuple multiculturel. Les gros sabots (à crampons) de 1998 n’ont pas été chaussés par les politiques, mais les médias de la Macronie semblent tentés. L’impayable Lilian Thuram n’a-t-il pas successivement été invité, hier soir, à commenter le retour des Bleus en France sur M6 puis TF1 ? La France « black blanc beur », ce cadeau empoisonné que la Chiraquie a laissé à nos footeux en 1998 ? Notre sphère politico-médiatique y va à présent piano piano… Sans avoir complètement changé sa partition, l’évoquer semble du plus mauvais goût 20 ans plus tard. Le « suicide français » vient cette fois s’immiscer dans notre petite parenthèse de bonheur… Pendant des heures d’un « décryptage » sociologique plus ou moins appuyé à l’antenne, tout ce petit cirque minimise soigneusement les graves débordements qui ont émaillé certains rassemblements le soir de la victoire de Griezmann, Mbappé et leurs amis.
Identité caricaturée
La pression que l’équipe de France a eue sur les épaules est à la mesure de l’écrasant poids de la question identitaire française. Craignant de se faire complètement voler la vedette par son ami Mbappé, Griezmann avait gentiment « trollé » TF1 avec un tonitruant : « Vive la France ! Vive la République! », un soir de France-Argentine.
Revoyez l'ENOOORME vidéobomb de @AntoGriezmann alors que @KMbappe revient sur son match #FRAARG au micro de @FredCalenge
Commentaires
Les Français ne sont manifestement pas représentés par ces foules hystériques vues à la TV depuis 2 jours ! La victoire des Bleus (bleus foncés!) n'a pas profité à Macron, malgré tous les pronostics ! Un sondage Odoxa ce soir indique qu'il y a toujours 60% de Français qui rejettent sa politique ! Attendons le reflux de la vague, le soufflé est déjà en train de retomber !
perso , je n,aime pas le foot , jamais joué non plus lors de mon enfance avec mes copains d,alors , je comprend la passion de certains pour ce sport , mais de la en faire un tel foin , tomber en extase devant des joueurs , dépasse mon entendement .
"merveilleux peuple multiculturel" , ces fadaises ne peuvent convaincre juste les demeurés .
salutations.