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À 9 ans, Arthur vend ses peintures au profit des sans-abris

 

>Société|Jeanne Magnien|30 décembre 2018, 11h21|2
Arthur Soufflet, 9 ans, pose devant les toiles qu'il a peintes, exposées dans une librairie de Douai. LP/Jeanne Magnien
 
 

Depuis l’âge de cinq ans, Arthur Soufflet vend ses toiles et dessins au profit des plus pauvres. Désormais âgé de neuf ans, le petit garçon vient régulièrement en aide aux sans-abris.

Fatigué, Arthur Soufflet l’est un peu, entre les fêtes et l’organisation de son expo, qui lui vaut une couverture médiatique inattendue. Mais le petit garçon trouve toujours un sourire pour ceux qui poussent la porte de la librairie de Douai (Nord) où sont accrochées ses toiles, et l’énergie de les guider au travers de son exposition. Sur le présentoir, une trentaine de tableaux, proposés à prix libre, attendent de trouver preneur. Et si le petit peintre de Cambrai est dûment félicité pour son œuvre, c’est surtout sa démarche qui lui attire toutes les sympathies. Depuis plus de quatre ans, Arthur vend ses toiles au bénéfice des plus démunis. Le garçonnet, qui aura dix ans dans quelques semaines, est devenu une association caritative à lui tout seul, mû par son seul désir d’être utile.

« Depuis que je suis petit, ça me rend triste de savoir qu’il y a des gens dans la rue, qui n’ont pas de maison. J’ai réfléchi à une solution pour les aider, et c’est là que j’ai pensé à vendre mes toiles », résume simplement Arthur, qui peut passer des heures derrière son chevalet. « J’ai un coin dans ma chambre où je m’installe, et je peins comme ça vient, ça peut être des toiles abstraites, ou des paysages, ou je m’inspire de choses que j’ai vues dans des livres », poursuit le jeune artiste, qui a déjà vendu une centaine de tableaux et dessins, autour de 20 € en moyenne. L’ensemble de sa production est dispersé sans regrets, sauf certaines œuvres, qu’Arthur réserve à sa mère. L’argent récolté lui permet d’acheter nourriture et produits de première nécessité, qu’il donne à des associations ou va directement distribuer aux sans-abri lors de maraudes organisées en famille dans les rues de Cambrai, où il habite.

 

« Parfois, je le trouve debout au milieu de la nuit ! »

« Il n’y a pas de rythme défini, on y va vraiment quand il en a envie, et on suit, même si parfois on aimerait bien rester tranquillement à la maison », s’amuse Peggy Poupart, la maman d’Arthur, qui copilote toute l’affaire avec vigilance. « En général, sa petite sœur de huit ans vient avec nous, comme le petit dernier, qui a trois ans. On est bien connus à Cambrai ! Je suis très fière de sa sensibilité aux autres, et de son ouverture. Mais nous restons attentifs à ce que cela reste un plaisir pour lui, et il sait qu’il est libre d’arrêter à tout moment. Jamais nous ne l’avons poussé, c’est vraiment son aventure, son histoire. C’est vers trois ans qu’il a commencé à dessiner tout le temps, et puis lors de vacances, il a vu des tableaux dans une galerie. Il a fallu lui trouver des toiles et des pinceaux sur-le-champ, et il n’a jamais arrêté de peindre. Au point que parfois, je dois lui confisquer son matériel parce que je le trouve debout au milieu de la nuit ! Quand il avait quatre ans, il a compris que des gens vivaient dehors, et un jour, il nous a dit qu’il voulait vendre ses toiles pour aider les plus pauvres. Nous avons fait en sorte que ce soit possible. »

Nul ne sait combien de temps durera « l’aventure d’Arthur », comme l’ont baptisée ses parents. Mais elle aura sans aucun doute marqué profondément le petit garçon, qui rêve d’être un jour architecte… pour construire des maisons aux sans-abri.

Le Parisien 

 

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