Emmanuel Macron a lancé le coup d’envoi du débat national devant 653 maires normands : il s’est exprimé durant plus de six heures et demie. Robert Ménard réagit à cette « performance ».
À la veille de l’arrivée d’Emmanuel Macron dans sa région, le maire de Béziers – ville emblématique de la France périphérique – déplore ne pas avoir été invité.
Emmanuel Macron a lancé, hier, le grand débat national face à 653 maires normands. Il s’est exprimé plus de six heures sur de nombreux sujets. Qu’avez-vous pensé de cette performance ?
On ne peut pas lui retirer un vrai talent. S’exprimer plus de six heures devant les maires avec l’aisance qui est la sienne, ce n’est pas rien. Reste l’autre performance : faire oublier aux maires ce que le même Macron leur a fait depuis qu’il est élu. Je suis sidéré de voir un certain nombre d’élus oublier qu’Emmanuel Macron méprise la province, les villages, la ruralité et tout ce qui n’est pas parisien. On tomberait à la renverse en voyant que les maires lui ont fait une ovation. Ils ont perdu la tête.
Emmanuel Macron avait cependant reconnu l’utilité des maires dans sa lettre ouverte aux Français. Cela vous a-t-il convaincu ?
Tous les sondages disent que les maires sont les seuls élus populaires en France. En revanche, qu’Emmanuel Macron, ce Président particulièrement impopulaire, ait l’intelligence et le machiavélisme d’utiliser ce qu’il a tout le temps critiqué et méprisé, c’est-à-dire leur popularité, pour en tirer parti et renouer des liens avec les Français, la ficelle est un peu grosse.
Je suis évidemment pour le débat, mais je ne veux pas être instrumentalisé. J’ai le vague sentiment qu’on assiste à une véritable instrumentalisation. Je suis plus qu’étonné que les élus n’y prennent pas garde.
C’est un peu comme tous ces gens qui fréquentent des gens connus et qui ont l’impression qu’il y a une sorte de poussière d’or qui leur retombe sur les épaules, juste parce qu’ils fréquentent des puissants. Je me contrefous de fréquenter des puissants et je m’étonne qu’un certain nombre de maires acceptent de jouer ce jeu-là.
Que les maires soient les porte-parole des gens qui sont descendus sur tous nos ronds-points depuis des mois, bien sûr. Mais qu’ils servent de courroie de transmission à un pouvoir qui est à ce point discrédité, il me semble que ce n’est pas tout à fait la même chose.
Emmanuel Macron continue sa tournée. Il se rendra, demain, dans le Gers, à quelques kilomètres de Béziers. Êtes-vous convié ?
C’est la même région, mais c’est un peu plus que quelques kilomètres ! Je n’ai, bien sûr, pas été convié. Béziers est l’exemple même de cette ville moyenne et de cette France périphérique. Elle a deux quartiers prioritaires. Elle connaît des difficultés et des succès.
Évidemment, monsieur Macron n’a pas imaginé nous inviter. Je lui avais écrit pour lui dire que j’étais prêt à le recevoir dans ma ville. J’ai reçu une réponse du genre « J’ai bien noté votre CV, je le laisse sur la pile et on en reparlera une prochaine fois ».
Tout cela finit par ressembler à une mascarade.
Tribune reprise de Boulevard Voltaire
NOVOpress
Commentaires
Je partage cet écoeurement devant la pleutrerie et l'absence totale de fierté et d'honneur de tous ces maires béats d'admiration devant la performance du bateleur d'estrades de l'Elysée. Cela frise l’obséquiosité ! Ce dernier les manipule, les mène par le bout du nez, les flatte, met en oeuvre une démagogie typique d'un régime totalitaire. Il est en plein meeting politique et se fout pas mal des GJ, il sait qu'il les aura à l'usure !
Après tout, que les veaux élisent d'autres veaux, c'est logique !
...et je ne me fais aucune illusion non plus sur les Gilets Jaunes, de la même eau sur le fond !...des veaux jaunes terrorisés à l'idée de prononcer le mot "immigration", le seul qui pourrait régler la plupart des problèmes de ce pays !
ces maires roulés facilement dans la farine macronesque , n,ont fait en fin de compte que de montrer leur soumission au petit monarque .
avec de tels élus , la messe est dite .
salutations.
Dirk, nous sommes gouvernés par la Corruption! Ces maires sont subjugués psr la prestance de Macron, ses costumes,
sa facilité à parler durant 6 heures pour les endormir - Macron pour eux c'est un "Monsieur" , pas un "populo"... Ils ont peur de lui, ils sont soumis, pas un seul mot sur l'immigration, ils revoteront pour lui les yeux fermés...
Je suis aussi écoeurée que vous: Merci pour votre commentaire lucide.
Gaelle :"ces maires sont subjugués par sa prestance , son costard , sa jeunesse ,son sourire de requin , etc ",alors c,est vraiment grave pour ces braves gens , et cela relève du syndrome de Stockolm ou autre pathologie , car à leur âge et avec leurs responsabilités actuelles , ils devraient avoir plus de jugeotte qu,un idiot du village .
j,étais sidéré de voir leur comportement .
salutations.
En 1968, les intellos étaient plutôt du côté du peuple. En 2019, ils sont du côté du pouvoir. Les GJ révèlent la véritable nature idéologique des Luc Ferry, BHL, Cohn Bendit , BFMTV et 100% des médias,...exprimant chacun à leur manière, clairement ou hypocritement, leur peur du peuple, du populisme, de la proportionnelle, des référendums, etc. Leur démocratie dont ils nous rebattent les oreilles est une "fake democracy", une machine totalitaire perfectionnée au service de la destruction méthodique des peuples de souche homogènes, et principalement de la race et de la civilisation européennes blanches. C’est la raison pour laquelle il faut soutenir les GJ, malgré les réserves qu’on peut parfois exprimer sur l’expression de leurs représentants.