Le 7 mars mourait un penseur français inconnu du grand public : Guillaume Faye. Il n’avait pas 70 ans. Il sera enterré le 13 mars en région poitevine. Nul doute qu’on le classera (les Français ont absolument besoin de mettre une étiquette sur tout et tout le monde) dans les années à venir dans la catégorie des auteurs maudits, de génie mais maudits.
C’était un météore, brûlant sa vie de mille feux. Un météore est un corps céleste qui ne touche jamais terre et qui disparaît en se consumant.
Issu de la grande bourgeoisie, il en rejettera très vite les « idéaux conformistes et matérialistes », comme il le disait lui-même. Dès lors, sa vie sera continuellement en butte aux jalousies et injonctions de rentrer dans le rang ; « les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux », chantait Georges Brassens. Il faut dire que Guillaume Faye n’a rien épargné aux bourgeois et aux censeurs ; il avait le sens inné de la provocation ; il l’avait revendiqué lors de sa dernière apparition télévisée : « Vous me reprochez mes provocations, mais je suis là pour provoquer » ; Guillaume Faye était un messager des forces divines dont la mission consistait à réveiller les esprits européens ramollis par des années de repentance imposée ; il avait créé un terme pour définir cette démission : « l’ethnomasochisme ».
Il était un orateur brillant et passionné, dont le discours souvent improvisé était marqué par des fulgurances géniales qu’il découvrait en même temps que le public et dont il s’émerveillait lui-même. Cette capacité de réinventer le monde à chaque instant, de s’adapter à ses aléas et de s’insérer harmonieusement à son mouvement perpétuel constitue l’un des grands caractères de la culture celte dont Jean Markale avait si bien perçu les contours. Guillaume Faye était né à Angoulême, en pays charentais, pays des Santons et des Pétrocores.
Il n’en allait pas autrement avec la rédaction de ses livres ; sa pensée suivait très exactement l’évolution de la situation et il réagissait comme un général sur un champ de bataille qui maîtrise l’ensemble des paramètres minute après minute et qui prend des décisions que la plupart de ses subordonnés ne comprennent pas. Ses lecteurs ont souvent été désarçonnés par ce qu’ils croyaient être des revirements ; il n’en était rien ; Guillaume Faye se portait à l’assaut exactement là où les défenses faiblissaient et avaient besoin de renfort.
Guillaume Faye s’est constamment battu pour une renaissance européenne, pour la culture, le génie et le patrimoine européens patiemment forgés tout au long des millénaires ; son combat n’était pas lié aux contingences nationales mais à la pérennité de l’Europe dont les peuples constituaient les diverses facettes d’un substrat commun. Il avait repris, pour mener à bien cette mission, la maxime de La Rochefoucauld : « Fais ce que dois, advienne que pourra ».
Comme tous les hommes hors du commun, Guillaume était un homme simple, complètement dépourvu de vanité, il ne se prenait jamais au sérieux – son sens de l’humour et ses blagues étaient devenus légendaires -, mais il affirmait avec force et persuasion ses convictions qu’on pouvait ne pas complètement partager.
Guillaume Faye ne se définissait pas comme un intellectuel ou un philosophe, il était le porteur, le messager, modeste mais talentueux, d’une cause qu’il avait à cœur de défendre ; il n’était pas plus un « rebelle », qualificatif souvent revendiqué – sans grand danger – par des bien-pensants velléitaires. On le définirait plutôt comme un conservateur-révolutionnaire dont – autre terme qu’il a inventé – le concept « d’archéofuturisme » pouvait représenter la singularité.
Il restera pour ses amis le généreux et jovial compagnon dont ils auront essayé de préserver, tant bien que mal, la fragile mais flamboyante destinée.
Commentaires
inconnu du grand public , il est évident que ce penseur n,avait pas droit de cité dans les émissions de TV , sa parole déplaisait trop aux bien pensants .
que son esprit trouve le repos dans l,au delà.
salutations.
Il est de ceux qui me réveillèrent au lendemain de 68 . Je le découvris au cercle Galilée de Lyon ,
Très bel hommage de P-E Blairon que je cosigne sans réserve.
GF était un visionnaire, ayant prédit avant tout le monde le Grand Remplacement, le métissage de masse et l'islamisation de la France et de l'Europe. Ceci depuis près de 40 ans, bien avant les Renaud Camus et autres.... Racialiste (à ne pas confondre avec "raciste"!) il avait tout compris !
Il est l'inventeur de nombreux concepts qui seront repris par les Identitaires, dont celui d' "ethno-masochisme". Esprit libre, rebelle et incasable dans une quelconque chapelle (cf.: ses exclusions du GRECE), il laisse de nombreux écrits, livres, articles...qui doivent continuer de nous inspirer. Il ne croyait pas, contrairement à Alain de Benoist (et à Soral), que "le réveil de l'islam n'était pas une menace, mais bien plutôt un espoir" (Eléments N°53). Il était revenu sur des "erreurs idéologiques" de la ND dans l'Archéofuturisme...mais l'heure n'est pas à la polémique.
Guillaume était "...ce feu follet qui brûlait la vie par les deux bouts. Les femmes, les stups, l’alcool et les livres étaient à la fois ses piliers et ses faiblesses.
Bien plus qu'aucun autre, il aurait mérité de sortir de ce ghetto auquel l’époque nous a condamnés. Plus qu’aucun autre, il avait le talent, la fougue et la passion qui font les révolutionnaires. Ses idées et sa mise au ban des convenances l’ont consumé jusqu’à ce que mort s’en suive… "
Qu'il repose en paix au Walhalla ou ailleurs !