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1er septembre

  • Ramadan: toujours plus jeunes!

    Ils ont décrypté les données astronomiques, se sont focalisés sur la position de la Lune et l’apparition de la première lueur de son nouveau croissant. Ils ont délibéré et puis tranché. Hier soir, vers 20 heures, les représentants du Conseil français du culte musulman (CFCM) ont solennellement annoncé que le ramadan débuterait le 1er septembre 

    Parmi les quatre des cinq millions de musulmans de l’Hexagone qui s’apprêtent à respecter le mois du jeûne, de plus en plus de jeunes, toujours… plus jeunes ! « Il y a une massification de la pratique chez la jeunesse et de plus en plus d’enfants qui tentent l’expérience », observe Abderrahim Hafidi, universitaire et présentateur de l’émission dominicale « Islam », sur France 2. Les raisons de ce phénomène ? « C’est presque un effet de mode, un rite initiatique assuré par les parents, les grands frères, les soeurs, les copains ou les copines. Il s’agit d’un moyen d’insertion, d’une reconnaissance identitaire. On est dans une appartenance, une affirmation à un groupe », analyse-t-il.


    En principe, le Coran exempte les enfants qui n’ont pas atteint l’âge de la puberté. « Les théologiens sont extrêmement clairs. Aucun fidèle ne doit se lancer dans un mois de jeûne s’il n’a pas l’âge, celui de la puberté, ni les capacités de le faire », souligne-t-il. Cela n’empêche pas certains préadolescents sous pression familiale ou non de découvrir l’un des cinq piliers de l’Islam.

    Kawther, 11 ans et demi, qui va faire sa rentrée en sixième dans un collège de Marseille, a bien l’intention de ne pas manger ni boire, du lever au coucher du soleil. « L’année dernière, quand j’étais en CM 2, il y avait 15 ou 16 élèves de ma classe, sur 23, qui le faisaient. Moi, c’était juste le week-end à la maison. Mais cette fois-ci, ce sera tous les jours. C’est fatigant mais j’arriverai à tenir », assure la demoiselle. « Je ne l’ai absolument pas obligée. Je lui ai dit : Tu es libre », enchaîne sa maman, Malika, d’origine algérienne. Cette mère de famille s’est déjà « arrangée avec le principal » de l’établissement de sa fille. « Le premier mois, on ne paiera pas la cantine », confie-t-elle.

    Une rentrée associée, pour cette version 2008, à une période de jeûne qui aura des répercussions dans certaines salles de classes. « Le ramadan a forcément des effets sur la condition physique des gamins. Cela se traduit par des retards en cours et, en fin d’après-midi, par un manque d’attention et une envie de dormir. L’avantage, c’est que pendant ce temps, on a la paix ! Durant le mois de jeûne, il y a moins d’indiscipline », sourit Rachid Djouadi, professeur de gestion à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

    Pour le chrononutritionniste Alain Delabos, chroniqueur sur la radio Beur FM, il est important que l’adolescent pratiquant s’inflige une « discipline alimentaire stricte » en avalant, notamment, un solide petit-déjeuner, alimenté d’une soupe orientale ou d’un plat de viande vers 5 heures. Sinon gare aux complications, aux malaises ou aux risques de déshydratation ! « Le ramadan tombe cette année à une époque où il peut faire très chaud. L’organisme, prévient-il, va devoir puiser davantage dans ses réserves et avoir besoin de plus d’énergie et d’eau. »