Nicolas Sarközy a célébré «la vraie France», celle de de Gaulle et des résistants, en commémorant jeudi sur une plage du Débarquement en Normandie, le 63e anniversaire de la victoire du 8 mai 1945.
Rompant avec la traditionnelle commémoration sur les Champs-Elysées à Paris, la cérémonie, sobre et recueillie, s'est déroulée sur la plage de Ouistreham (Calvados), à l'endroit même où des milliers de soldats alliés, parmi lesquels les 177 Français du «Commando Kieffer», débarquèrent à l'aube du 6 juin 1944. «En cette journée du 8 mai, j'ai voulu rendre hommage, au nom de la Nation tout entière, à ceux auxquels nous devons aujourd'hui d'être libres.
Aux heures les plus sombres de notre histoire, quand tout semblait perdu, quand les chefs les plus prestigieux capitulaient devant l'ennemi, ils ont choisi de continuer le combat», a déclaré le chef de l'Etat.
«Plus on s'éloigne» de la fin de la seconde guerre mondiale «et plus la mémoire est compliquée à pérenniser. C'est la raison pour laquelle M. Sarkozy veut décentraliser les cérémonies du 8 mai» pour «marquer de façon plus forte les esprits», selon l'un de ses proches. L'an prochain, elles pourraient se dérouler en Bretagne ou en Provence.
Nicolas Sarkozy, qui avait, dans la matinée, déposé une gerbe au pied de la statut du général de Gaulle sur les Champs Elysées, était accompagné du Premier ministre François Fillon, du ministre de la Défense Hervé Morin et du secrétaire d'Etat aux Anciens combattants Jean-Marie Bockel.
Sur la plage balayée par une légère brise et sous un soleil printanier, se tenaient plusieurs détachements militaires, notamment ceux du 1er Régiment d'infanterie de la Garde républicaine et de l'Ecole Polytechnique. La tête couverte du béret vert des fusiliers-marins, six vétérans du commando Kieffer ont reçu un hommage particulier de M. Sarkozy. Dominique Kieffer, fille de celui qui fut leur chef, le capitaine de corvette Philippe Kieffer, était présente.
A cette occasion, a été présenté le fanion d'un futur 6e commando marine, unité des forces spéciales baptisée «commando Kieffer», qui sera créée officiellement à la date symbolique du 6 juin.
Dans un discours plus gaullien que chiraquien, le président Sarközy, tout en affirmant qu'«aucune faute, aucun crime ne doit être oublié», a proclamé que «la vraie France n'était pas à Vichy, elle n'était pas dans la collaboration». «La vraie France, la France éternelle, elle avait la voix du général de Gaulle, elle avait le visage des résistants», a-t-il lancé.
M. Sarkozy s'est montré ainsi fidèle à son refus réitéré de la «repentance», sans toutefois aller jusqu'à rompre avec le discours de son prédécesseur Jacques Chirac le 16 juillet 1995, lors la commémoration de la rafle du Vél d'Hiv. Alors que de Gaulle, puis François Mitterrand s'y étaient toujours refusés, Jacques Chirac avait été le premier président à reconnaître alors la responsabilité de l'Etat français dans la déportation des Juifs. «La France, patrie des lumières et des droits de l'Homme, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable», avait-il déclaré, tout en rendant hommage en plusieurs occasions ensuite à la France des résistants ou des Justes qui sauvèrent des Juifs.
De même, M. Sarközy a salué jeudi la mémoire «des maquisards , de ceux qui cachaient les enfants juifs» comme les fermiers du Périgord, ou encore «les humbles pêcheurs de l'Ile de Sein» qui rejoignirent de Gaulle à Londres.
La "vraie" France, c'était celle aussi qui s'embarquait avec son or et ses bijoux sur les bateaux en partance de Marseille ou de Bordeaux pour les Etats-Unis? Saint-Exupéry (qui n'était pas un collaborateur!) a raconté combien ce spectacle, auquel il avait assisté à Bordeaux, l'avait écoeuré !
La "vraie" France était-elle celle de l'Epuration féroce, des femmes tondues et éventrées, des exécutions sommaires sans jugement, par les maquisards FFI, "patriotes" communistes et gaullistes mêlés dans cette barbarie dès 1944?
Il ne s'agit pas de connaître seulement l'Histoire officielle, il faut connaître aussi TOUTE l'Histoire de ces "heures les sombres".