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assises des ardennes

  • Perpétuite requise contre les innommables

    La réclusion criminelle à perpétuité a été requise jeudi à la cour d'assises des Ardennes contre les époux Fourniret, assortie pour lui d'une «impossibilité totale» de sortie et pour elle d'une période de sûreté de 30 ans.

    Contre Michel Fourniret, l'avocat général Francis Nachbar a demandé une réclusion à perpétuité «incompressible», possibilité offerte selon lui par la loi du 1er février 1994 et qui signifie qu'«on est sûr qu'il ne sortira plus jamais».

    «Cette disposition spéciale est encourue en raison des seuls faits commis contre Mananya Thumpong:  un assassinat accompagné de viol sur mineur de moins de 15 ans» perpétré en 2001 après l'entrée en vigueur de la loi, a expliqué le parquet général dans un communiqué.


    A l'encontre de Monique Olivier, 59 ans, Francis Nachbar a réclamé la réclusion à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 30 ans, délai avant lequel elle ne pourra bénéficier d'aucun aménagement de peine ou libération conditionnelle.

    Si la prison à vie n'est pas infligée à Monique Olivier, a expliqué M. Nachbar, elle n'encourrait plus que 20 ans de réclusion criminelle et risquerait de sortir dans «8 ou 9 ans» en vertu de possibles réductions de peine et des quatre années de détention provisoire effectuées.

    «Je n'ai rien contre les réductions de peine mais je suis choqué par les excès», a affirmé l'avocat général.

    A ce procès ouvert depuis deux mois, Michel Fourniret doit répondre de sept meurtres de jeunes filles précédés de viol ou tentative, commis en France et en Belgique entre 1987 et 2001.

    Monique Olivier est accusée d'être coauteure du meurtre de Jeanne-Marie Desramault en 1989, et complice de trois autres.

    «Je vous en conjure, ne faites pas courir à notre société, à nos enfants le moindre risque, ce serait mortel pour eux», a lancé Francis Nachbar à l'adresse de la cour. «La perversité ne se soigne pas, elle se combat», a-t-il poursuivi citant un expert psychiatre ayant témoigné à l'audience.

    «Nous avons affaire à un couple de criminels d'une cruauté et d'une inhumanité que jamais notre pays n'avait imaginé connaître», a-t-il également déclaré. «Tous les deux vous n'avez que les apparences d'êtres humains», a-t-il ajouté.

    Le verdict est attendu pour le mercredi 28 mai, après les plaidoiries de la défense prévues lundi et mardi.

    (Le Parisien - 22 mai 2008)