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  • Auvergne: colère et détresse des éleveurs

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    Clermont-Ferrand le 16 septembre 2008

    Les éleveurs bovins et ovins du Massif Central, excédés par la baisse de leurs revenus, se sont rassemblés par milliers, mardi à Clermont-Ferrand, qu'ils considèrent comme la capitale de l'élevage en France.

    "Nous serons 20.000 aujourd'hui", avait proclamé au début de la manifestation Pierre Chevalier, président de la Fédéaration nationale bovine (FNB), la police faisant état de 13.000 manifestants.

    Les éleveurs répondaient à l'appel de la Fédération régionale des syndicats agricoles (FRSEA) du Massif central, des jeunes agriculteurs (CNJA) et des éleveurs de race à viande. La plupart étaient arrivés par autocars entiers de 25 départements.

    Le rassemblement, qui avait démarré vers 10H30 du côté de Montferrand, quartier limitrophe de la capitale auvergnate, s'est transformé une bonne heure plus tard en un cortège qui s'est ébranlé lentement vers la place de Jaude, au centre de Clermont-Ferrand.

    En tête de la manifestation, trois tracteurs roulaient au pas, suivis d'un énorme taureau rouge de race Salers. Les paysans, soutenus par quelques élus ruraux ceints de leur écharpe tricolore, ont défilé dans une ambiance bon enfant mais les slogans brandis sur des calicots en disaient long sur le climat d'amertume et de détresse : "la montagne est déprimée, ses enfants sont menacés", "pas de territoire sans paysans, pas de paysans sans revenus", "Cantal en danger, paysans révoltés".

    En signe d'encouragement, une jeune fille pose à sa fenêtre un panneau sur lequel est écrit : "fille de paysans soutient les éleveurs", récoltant quelques applaudissements.

    "Ca fait un peu chaud au coeur", estime un éleveur de vaches charolaises dans l'Allier. "12.000 euros par an, c'est le revenu moyen des agriculteurs des régions du centre, c'est inférieur à la moyenne nationale. L'écart de revenus des éleveurs est de 1 à 8 entre l'Auvergne et le Bassin parisien", déplore-t-il.

    Même son de cloche chez Annick Geneix, qui élève des moutons dans le Puy-de-Dôme et qui préside la Fédération départementale des éleveurs ovins (FDO): "je gagne en moyenne 700 euros par mois et encore, pour ça, il faut travailler dur".

    Depuis 1980, le cheptel ovin est passé de 13 millions à 8,5 millions de têtes, explique-t-elle. "Nous ne représentons que 35% de la consommation. Il y a trop d'importations de pays comme la Nouvelle-Zélande, qui ne sont même pas en Union européenne. Ce que nous voulons, c'est un rééquilibrage de 30 euros par brebis, qui nous mettrait au même niveau d'aide que pour la vache allaitante", ajoute Mme Geneix.

    "Nous sommes en plein désarroi et nous ne comprenons pas l'attitude des pouvoirs publics", explique Pierre Chevalier. "Nous représentons quand même la sécurité et l'autonomie alimentaire de l'Europe. Il y a un an, nous avons été les sacrifiés du Grenelle de l'environnement. Nous ne serons pas les sacrifiés du pouvoir d'achat", lance-t-il.

    Vers 13H15, les éleveurs avaient complètement investi la place de Jaude, sans incident particulier, hormis quelques feux de poubelles. Leurs représentants devaient être reçus à la préfecture dans l'après-midi. AFP. 16.09.08