Une semaine après avoir affiché au Stade de France une banderole infamante à l'encontre des Lensois, trois supporteurs du club parisien ont été mis en examen hier. D'autres arrestations devraient intervenir rapidement.
C'est dans les coursives du Parc des Princes que la tristement célèbre banderole a été réalisée. C'est l'une des premières révélations de l'enquête, démarrée lundi, et qui a débouché hier sur l'ouverture d'une information judiciaire pour « provocation à la haine ou à la violence lors d'une manifestation sportive » et à la mise en examen de trois supporteurs parisiens pour « provocation à la haine et à la violence au sein d'une enceinte sportive ». Deux de ces premiers suspects ont tout juste 20 ans et le troisième est âgé de 28 ans.
Les plus jeunes se sont réclamés « indépendants » de toute association officielle et non abonnés au Parc, mais s'affirment proches d'un groupe, baptisé la Milice Paris. Ils auraient déjà été impliqués, par le passé, dans des incidents et soumis à des interdictions administratives de stade. Quant au troisième, il a reconnu, au cours de ses auditions, faire partie des Boulogne Boys depuis 1999.
L'enquête, menée tambour battant, par les policiers de BRDP de la police judiciaire parisienne a débuté lundi matin, à 8 heures, lorsque des policiers de la sûreté locale ont investi le Stade de France. Ils y ont récupéré l'intégralité de la banderole, soit « 11 morceaux de 5 m environ chacun », comme l'a affirmé le parquet hier. Les enregistrements des 126 caméras du stade ont aussi été saisis. Seuls quatre concernaient cette partie de la tribune et ils étaient inexploitables. Les enquêteurs ont surtout bénéficié d'une série de témoignages en auditionnant tous les stewards, stadiers et responsables de la sécurité du stade mais aussi du club parisien. Un club qui a dû fournir aussi le numéro des places attribuées et l'identité des supporters.
Résultat, jeudi, deux suspects ont pu être interpellés et un troisième s'est présenté de lui-même à la police. Hier matin, des enquêteurs ont aussi perquisitionné le local des Boulogne Boys au Parc des Princes. Un lieu où les associations de supporteurs peuvent accéder en semaine sans être soumis à des contrôles très poussés... « Des éléments recueillis sur place laissent penser que la banderole a été confectionnée aux abords de ce local où des traces de peinture noire ont été retrouvées », précise le parquet. Surtout, l'inscription « Ch'tis » était encore visible sur le sol, ce qui prouve qu'en écrivant la banderole, la peinture a dû passer au travers du tissu. Des analyses scientifiques sont en cours pour comparer les traces retrouvées à celles de la banderole.
Quant aux trois suspects, apparemment « dépassés » par les conséquences, ils ont reconnu leur participation à différentes étapes : « Un reconnaît le transport et l'installation d'une partie de la banderole tandis que deux autres avouent avoir assisté ou participé à la confection », précise le procureur, qui souligne l'aspect organisé de l'opération. Chaque porteur d'un morceau de banderole s'était vu attribué un numéro de 1 à 11 pour savoir où se placer une fois dans la tribune. Il reste donc au moins huit suspects à interpeller. La question de la responsabilité du club ou des Boulogne Boys restent, pour l'instant, en suspens. La balle est dans le camp des juges qui devaient, hier soir, remettre en liberté les trois suspects sous contrôle judiciaire avec une interdiction de stade à la clé. Sans doute pas les dernières du dossier.
Le maire de Brest François Cuillandre (PS) a déposé plainte, après des inscriptions injurieuses, découvertes hier sur un mur du stade Francis-Le-Blé avant la rencontre de Ligue 2 Stade brestois - Guingamp. Les mots « Nos enfants sont dans les stades, les vôtres dans les congels » avaient été inscrits, en référence à l'infanticide, la semaine dernière, de Saint-Nicolas-du-Pélem, près de Guingamp, où le corps d'un nouveau-né avait été découvert dans le congélateur d'une ferme.
(Le Parisien.fr - 05.04.08)
On est sans indulgence avec ces jeunes-là! Qui ne sont pourtant ni des émeutiers ni des casseurs!
Affaire grotesque à l'image de la France de Sarközy!