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bavure policière

  • Un policier tire la nuit sur 3 jeunes rue St-Denis (Xème)

    L'affaire a des allures de bavure. Un brigadier affecté à la police régionale des transports (PRT), l'ex-SRPT, a blessé par balles trois jeunes, dont l'un très sérieusement, dans la nuit de mercredi à jeudi. La scène, qui a mis en émoi le Xe arrondissement de Paris, s'est jouée rue du Faubourg-Saint-Denis, sous les yeux d'une dizaine de témoins.



    Il est aux environs de 2 heures du matin lorsque le policier, hors service et en civil, accompagné d'un de ses collègues, brandit son arme devant un groupe de jeunes gens du quartier de la porte Saint-Denis, qui ont manifestement l'habitude de se retrouver là chaque nuit pour discuter. Y a-t-il eu provocation ? Altercation ? Les "jeunes" jurent que non. Après avoir proféré quelques insultes, selon différents témoins, et en hurlant : « C'est qui le boss ici ? », le fonctionnaire aurait tiré à « au moins cinq reprises », blessant trois des protagonistes.

    Le plus sérieusement touché, Medhi, jeune intérimaire du bâtiment de 27 ans, qui tentait de fuir pour échapper au tireur, a reçu une balle dans le bas du dos. Il était toujours hospitalisé hier soir à l'hôpital Beaujon de Clichy, en service de soins continus, après avoir passé de longues heures aux urgences. Les deux autres victimes, Fadel, un cuisinier âgé de 24 ans, et Karim, 27 ans, ont été respectivement blessées à la cheville et au dos. « Medhi venait de garer sa voiture rue du Faubourg-Saint-Denis, lorsqu'il est tombé sur cette scène, racontait hier son frère, qui attendait des nouvelles, entouré de sa famille et de ses amis, aux urgences de Beaujon. Il n'a évidemment rien compris à ce qui était en train de se passer... Et puis, les jeunes ont réalisé qu'il s'agissait de policiers, parce qu'ils parlaient de leurs collègues qui allaient arriver. »


    « Celui qui tirait courait dans tous les sens, et criait, se souvient un jeune. A aucun moment, ils n'ont cherché à contrôler notre identité, franchement, personne n'a rien compris. "On a juste vu qu'ils étaient ivres". Et puis les trois blessés se sont écroulés. Là, on a commencé à réaliser, et l'un de nos amis a envoyé un coup dans la mâchoire du tireur, l'a désarmé, et nous avons appelé les secours. Pour Medhi, c'était moins une, remarque-t-il. Il aurait pu ne pas survivre. »

    Dans l'attente des premiers éléments de l'enquête qui a été confiée à la deuxième division de police judiciaire et à l'IGS, la police des polices, le jeune homme est en garde à vue à Beaujon, tout comme les deux policiers, âgés de 36 et 38 ans. Ils ont, en outre, été suspendus hier soir, « à titre conservatoire dans l'attente des conclusions et des résultats de l'enquête » par la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie.

     Le préfet de police, Michel Gaudin, duquel dépend la police régionale des transports, a, quant à lui, ouvert une enquête administrative. L'affaire pose à nouveau le problème de la détention d'armes par les policiers alors qu'ils sont hors service.

     Frédéric Lagache, le secrétaire national du syndicat Alliance, sans vouloir se prononcer sur le fond de l'affaire, encore trop confuse, indique qu'« il n'est pas irrégulier, pour un fonctionnaire, de transporter son arme s'il se trouve dans sa région d'affectation... Dès lors qu'elle ne présente pas de dangerosité pour lui-même ou pour le citoyen ».

    Le Parisien - 30 mai 2008