BUSH A FOND DERRIERE ISRAËL (17/05/2008)
L'alliance entre les deux pays est "inaltérable"
JÉRUSALEM La visite de George W. Bush en Israël à l'occasion du 60ème anniversaire de la création de l'État hébreu a été sans surprise l'occasion pour l'hôte de la Maison-Blanche de réaffirmer le soutien des États-Unis à son allié.
"L'alliance entre nos gouvernements est inaltérable", a ainsi déclaré jeudi le président Bush, qui aura toutefois attendu plus de sept ans pour prononcer son premier discours devant le Parlement israélien à Jérusalem.
Mais à l'instar de son prédécesseur Bill Clinton qui espérait mettre à profit les derniers mois de sa présidence pour décrocher un règlement de paix entre Israéliens et Palestiniens, George W. Bush caresse aussi l'espoir de faire enfin avancer les choses d'ici à la fin de son mandat en janvier 2009.
Signe, sans doute, de la difficulté qui attend l'administration américaine, le président Bush n'a pas abordé dans son discours son espoir de parvenir à un accord de paix israélo-palestinien avant la fin de son mandat. Un objectif qui en laisse d'ailleurs plus d'un sceptique.
Mettant en parallèle l'époque nazie et le "grand combat idéologique" en cours au Proche-Orient, pour refuser de transiger avec les extrémistes, George Bush a rejeté les appels à prendre ses distances avec Israël pour aider à résoudre les problèmes de la région. Au contraire. "La population d'Israël n'est peut-être que d'un peu plus de sept millions d'habitants mais quand vous avez affaire au terrorisme et au mal, vous êtes 307 millions, car les États-Unis d'Amérique sont à vos côtés. Nous ne baisserons jamais la garde ni ne perdrons notre détermination."
Si les Israéliens étaient aux anges après un tel soutien, les Palestiniens n'ont pas, par contre, caché leur désarroi. Il est vrai que George W. Bush n'a que vaguement abordé la question de la création d'un État palestinien, l'évoquant tout au plus dans un avenir aussi lointain que 2068, année du... 120e anniversaire d'Israël.
"La sécurité d'Israël est tributaire de notre indépendance et de notre sécurité. La poursuite de l'Occupation n'apportera la sécurité à personne", a pour sa part souligné le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, à l'occasion là du 60ème anniversaire de la "catastrophe", puisque la création de l'État d'Israël fut pour les Palestiniens le point de départ de l'exode forcé de plusieurs centaines de milliers d'entre eux hors des frontières de l'État hébreu. Des réfugiés palestiniens aujourd'hui estimés à plus de 4 millions à qui l'État hébreu refuse d'accorder le droit au retour. "Cette exigence du droit au retour est l'ultime obstacle à un accord" de paix, a rappelé vendredi le gouvernement israélien.
P. D.-D.
© La Dernière Heure 2008