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campagne pour les municipales

  • Sarközy drague l'électorat "populaire" à Toulon

    Nicolas Sarközy le jure : il n’était pas en campagne hier mardi à Toulon, sa seule sortie en province de la semaine, à cinq jours d’un second tour mal engagé pour l’UMP. « Le président de la République n’a pas à 's’impliquer' dans les élections municipales. Il ne s’agira pas dimanche prochain de décider de la politique de la nation », a-t-il assuré, avant de consacrer cinq minutes au scrutin au beau milieu d’une cérémonie de naturalisation de nouveaux Français à la préfecture du Var. Ce n’était donc pas pour « s’impliquer » que le chef de l’Etat avait choisi l’ancienne place forte du Front national pour ressortir des placards le thème favori de Jean-marie Le Pen: l’immigration. Pas d’annonce de nouvelles mesures, juste une piqûre de rappel de ses propositions phares : « la France ne peut pas accueillir tout le monde », a-t-il tempêté, paraphrasant Michel Rocard. « Les quotas, moi, je suis pour », a-t-il poursuivi, renouant avec ses accents décomplexés de la campagne présidentielle, ou encore « l’identité (nationale) n’est pas une pathologie », citant l’anthropologue Claude Lévi-Strauss.


    « Toulon ne sera pas une ville laboratoire pour la politique de M. Hortefeux ! »


    Dans son entourage, on reconnaît qu’il s’agit d’un clin d’oeil appuyé à un électorat « populaire », ­ comprendre celui qui vote très à droite ­ qui a tendance à fuir vers le FN après avoir voté Sarkozy le 6 mai. « C’est un message à destination des électeurs du FN », lâche sans complexe un conseiller. Sarközy lui-même ne s’en est pas caché : « Il faut parler des sujets qui préoccupent les Français. » Les électeurs d’extrême droite pourraient faire pencher la balance en faveur de Jean-Claude Gaudin à Marseille et de Christian Estrosi, secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-mer, à Nice. Deux villes fort opportunément situées à équidistance de Toulon, où le maire Hubert Falco a été réélu au premier tour avec un score écrasant de 65,2 %.


    Mais cette chasse aux voix d’extrême droite n’est pas du goût de tout le monde. « Toulon ne sera pas une ville laboratoire pour la politique de M. Hortefeux ! » a hurlé un homme âgé, vite maîtrisé par la sécurité, à l’arrivée du président et de son ministre de l’Immigration au palais Neptune. C’est toujours sans « s’impliquer » dans la campagne que Sarkozy a également « félicité » ses treize ministres déjà élus en y voyant un « encouragement », et qu’il a appelé les Français à la mobilisation « civique » après le piètre taux de participation de dimanche (66,54 %). Selon les experts électoraux de l’UMP, ce sont d’abord les électeurs de droite qui ont boudé les urnes.
    Enfin, seuls les esprits chagrins auront vu un message électoral dans la promesse qu’a faite hier le président de « tirer les leçons » du scrutin. « Le peuple aura alors parlé, je tiendrai naturellement compte de ce qu’il aura exprimé », a-t-il assuré, sibyllin.
    Dans son entourage, on laisse entendre qu’il pourrait « réajuster » sa politique en fonction des résultats. Sarkozy devrait en dire plus la semaine prochaine. Il a déjà programmé deux déplacements, au plateau des Glières et à Cherbourg.

    (Le Parisien - 12 mars 08)