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connards

  • Sarkönnard

    A l'Elysée, on se met à la po-si-ti-ve attitude. Agacé par la presse et les experts qui peignent « tout en noir », Nicolas Sarközy a décidé de faire de la communication positive pour capitaliser sur les rares bonnes nouvelles. Une manière de faire oublier ce qui ne marche pas, de la consommation qui connaît des ratés inquiétants au pouvoir d'achat toujours en berne.

    Le président a ainsi demandé à l'UMP et à quelques ministres de confiance de mettre le paquet sur le thème : « Ce n'est pas foutu. »

    Exemple : l'éclaircie sur la croissance (2,2 %), abondamment relayée par le gouvernement, Sarkozy saluant même un chiffre « énorme ». Il n'y a pas de quoi jubiler, rétorquent pourtant les économistes. Quant à la grève bien suivie de jeudi dans l'Education nationale, elle a été en partie éclipsée par l'annonce du président sur le service minimum à l'école, populaire dans son électorat. La délicate réforme des institutions ? « Je ne suis pas inquiet », jure encore Sarkozy, sur un petit nuage. Même les manifestations sont accueillies avec le sourire : interpellé en Seine-et-Marne vendredi par des syndicalistes CGT, il s'est mis à plaisanter avec eux, leur promettant... de leur « présenter Carla ».

    Les « couillons » du Palais

    A l'Elysée, on juge ces « séquences » plutôt « réussies ». Et on s'attend à du mieux du côté des sondages, alors que plusieurs enquêtes parues ou à venir montrent un léger frémissement à la hausse de la côte de popularité calamiteuse du président. « C'est surtout l'absence d'alternative à gauche et la poursuite de l'action de réforme qui lui donnent de l'air et le font mécaniquement remonter », tempère Stéphane Rozès, de CSA.

    Autre exemple de cette positive attitude : Claude Goasguen. Reçu vendredi par Sarközy, le député de Paris se serait fait taper sur les doigts après avoir traité ses conseillers de « connards », raconte l'entourage du président. « On n'a pas du tout parlé de ça. A l'Elysée, ils chauffent terriblement de la tête ! Je n'ai pas de bretelles, je porte plutôt un ceinturon », s'amuse le député UMP de Paris, taclant au passage les « couillons » du Palais. Et Goasguen d'enfoncer le clou : « Sarközy m'a simplement dit :
    Le mot connard est un mot que tu affectionnes, et moi aussi. »

    (Le Parisien 19 mai 2008)