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début d'"aveu"

  • La grande comédie des grands Patrons

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    Frédéric Saint-Geours, président de l'UIMM

    Après deux heures de réunion de crise, la dizaine de dirigeants de l'UIMM a donné sa réponse à la crise qui secoue le patronat depuis la révélation des indemnités de départ de l'ex-patron de l'instance, Denis Gautier-Sauvagnac. Une réponse en deux temps : l'UIMM va "réexaminer les conditions du départ" de Gautier-Sauvagnac, a annoncé l'actuel président du patronat de la métallurgie, Frédéric Saint-Geours. Le parachute doré de 1,5 million d'euros devrait donc être revu à la baisse. 

    Mais, a estimé Frédéric Saint-Geours lundi soir sur France 2 : après 15 ans à l'UIMM, "il est normal que s'il (DGS) est mis à la retraite, il ait quelque chose", ajoutant que l'intéressé avait "lui-même proposé de réviser les conditions de ce départ". Saint-Geours a promis de rendre public le résultat de ce réexamen. L'avocat de Denis Gautier-Sauvagnac a pour sa part affirmé qu'il n'y avait "pas de conflit" entre son client et l'UIMM.

    L'UIMM contre-attaque et revendique toute sa place au sein du patronat
     
    En revanche, pas question de céder devant les propos durs et la colère de
    Laurence Parisot, n°1 du Medef, qui a notamment dénoncé ce week-end des "pratiques méprisantes et méprisables" et réclamé aux membres de l'IUMM exerçant des mandats nationaux au nom du Medef de les remettre immédiatement à la disposition du mouvement patronal (soit une centaine de mandats) (lire notre article). L'UIMM, a dit Saint-Geours qui avait dénoncé dimanche une "campagne violente", "entend conserver tous ses mandats" dans les différents organismes où elle représente le patronat. Il "demande donc au Medef qu'il en soit ainsi. L'UIMM continuera ainsi à jouer pleinement son rôle".

    Alors que Laurence Parisot voulait rencontrer lundi Frédéric Saint-Geours pour lui demander des "éclaircissements", elle s'était vu priée d'attendre l'issue de la rencontre entre les dirigeants de l'Union des industries et métiers de la métallurgie. Finalement, ce sera ce mardi, a affirmé Frédéric Saint-Geours.

    Le président de l'UIMM a aussi annoncé le départ de ses deux dirigeants, Denis Gautier-Sauvagnac, qui était encore son délégué général, et Dominique de Calan, délégué général adjoint. Ainsi que, dans la foulée, une "réorganisation" de la direction générale de la fédération. "Le 19 mars, nous tiendrons notre convention pour avoir la transparence financière, de gestion, des modes de décision, qui seront à mon avis exemplaires pour tout le monde", a-t-il dit. 

    Fillon devrait bientôt s'exprimer

    Depuis samedi, Laurence Parisot ne décolère pas. Lundi matin encore, la présidente du Medef a demandé à ses adhérents d'avoir un comportement digne de ce qu'est le quotidien des chefs d'entreprise (lire notre article). En revanche, la patronne des patrons a décliné tout nouveau commentaire sur l'affaire à l'issue d'une rencontre, prévue de longue date, avec le Premier ministre, François Fillon, lundi à Matignon.

    Sur ce dossier, "nous avons simplement échangé sur ce qui s'était passé, mais de manière uniquement factuelle", a-t-elle assuré, laissant entendre que François Fillon, invité d'Europe 1 mardi matin, s'exprimerait sur la question. Le PS avait sommé lundi matin le gouvernement de "s'exprimer clairement" sur l'affaire de l'UIMM et de "mettre en oeuvre le plus vite possible les outils juridiques empêchant la dissimulation de la vérité". 
     
    Depuis que la puissante fédération patronale a reconnu que son ancien président, Denis
    Gautier-Sauvagnac, avait négocié une indemnité de départ de 1,5 million d'euros et la prise en charge des conséquences fiscales de l'affaire des retraits de fonds suspects des caisses du patronat de la métallurgie, le Medef lui a déclaré la guerre (lire notre article). Frédéric Saint-Geours devra aussi ressouder les rangs de son organisation, où des voix dissonantes commencent à se faire entendre.

    "Un début d'aveu de culpabilité", selon Chérèque

    - Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a estimé lundi que le réexamen annoncé par l'UIMM des conditions de départ de Denis Gautier-Sauvagnac constituait "un début d'aveu de culpabilité" de la part de l'organisation patronale. "Ces annonces montrent au moins une chose, c'est que les décisions qui avaient été prises sur les indemnités de départ de Denis Gautier-Sauvagnac n'étaient pas normales et que là on a un début d'aveu de culpabilité de la part de l'UIMM qui reconnaît que la méthode n'était pas la bonne", a réagi M. Cherèque, interrogé par la radio BFM.
    - Maryse Dumas, l'une des secrétaires confédérales de la CGT, a estimé lundi soir que le réexamen annoncé des conditions de départ de DGS était "un petit compromis" mais ajouté que "le roseau plie mais ne rompt pas" (sur i-Télé).
    - Le président du syndicat CFE-CGC Bernard Van Craeynest a suggéré que la justice s'intéresse aux pistes de "financements politiques" par l'
    UIMM. Interrogé par Public Sénat, il a dit avoir "trouvé extrêmement curieux que dès le départ on oriente de manière un peu appuyée les soupçons sur les syndicats de salariés". "Pourquoi ne pas s'intéresser par exemple à certains parlementaires dont chacun sait que pendant des années ils présentaient (...) des amendements qui leur avaient été soigneusement rédigés par l'UIMM, notamment sur les questions relatives au temps de travail", a-t-il ajouté.

    LCI.fr - 3 mars 08