En plein Festival de Cannes, un chauffeur de taxi clandestin a été interpellé après avoir abusé d'une cliente suédoise. La victime et sa soeur avaient embarqué dans le véhicule à la sortie d'une discothèque avant de mystérieusement s'endormir à l'arrière de la voiture.
C'est une sordide agression qui en rappelle une autre encore plus tragique.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, à Cannes (Alpes-Maritimes), un chauffeur de taxi clandestin a violé une jeune touriste suédoise de 30 ans qui avait pris place dans son véhicule alors qu'elle sortait d'une boîte de nuit. Le suspect, un père de famille d'une trentaine d'années mis en examen et écroué hier, s'était fait passer pour un taxi privé auprès de sa victime.
Un fait divers qui évoque cruellement le souvenir de l'affaire Bruno Cholet. Ce quinquagénaire est soupçonné d'avoir assassiné, le 19 avril, Sussanna Zetterberg, une étudiante suédoise installée en France. La jeune fille sortait d'une boîte de nuit parisienne et, là aussi, l'agresseur s'était fait passer pour un chauffeur taxi afin d'attirer sa proie.
L'agression de la semaine dernière s'est déroulée en plein Festival de Cannes.
Ce soir-là, la jeune victime avait passé la soirée en compagnie de sa soeur de 34 ans dans un club de la Croisette, le Bâoli. Alors qu'elles recherchaient un moyen de transport, les deux festivalières ont été trompées par un homme d'une trentaine d'années se faisant passer pour un taxi privé. Après avoir embarqué dans son 4 x 4, les jeunes femmes expliquent avoir sombré dans une profonde léthargie. L'agresseur présumé en aurait profité pour abuser de la plus jeune des deux. Des analyses sont en cours pour savoir si elles ont été droguées. Toujours est-il que la plus âgée des deux passagères explique être revenue à elle tandis que le chauffeur abusait de sa jeune soeur inconsciente. Les jeunes femmes ont finalement réussi à prendre la fuite, non sans avoir eu le bon réflexe de relever le numéro d'immatriculation du véhicule. Un élément déterminant qui a permis aux enquêteurs de remonter jusqu'à son propriétaire, interpellé vendredi.
Après avoir vainement tenté de nier les faits, le suspect, qui a admis jouer les taxis clandestins, a reconnu avoir « profité de la situation ». Domicilié à Vallauris, le faux taxi a en revanche contesté avoir administré la moindre drogue aux deux Suédoises. Il a été mis en examen pour viol et exercice illégal de la profession de taxi. Dépourvu de casier judiciaire, il est également poursuivi pour le vol des deux montres de marque de ses passagères.
Deux autres touristes braqués
Cette agression pose une nouvelle fois le problème des taxis clandestins. « Pendant le Festival, les faux taxis pullulent. La clientèle est nombreuse donc les clandos en profitent », enrage Christian Taricco, le président de la chambre syndicale des taxis de Cannes qui rappelle la dangerosité potentielle de ces agissements. Pour preuve, jeudi soir également, un couple de touristes a été agressé après avoir embarqué dans un faux taxi conduit par deux hommes à la sortie du palace le Palm Beach. Alors qu'ils étaient en route, un des deux hommes les a menacés avec une arme pour leur soutirer le contenu de leurs portefeuilles. Les infortunés fêtards ont ensuite été abandonnés à Théoule-sur-Mer. Les deux agresseurs sont recherchés.
Le préfet de police Michel Gaudin a annoncé hier devant le conseil de Paris un renforcement des moyens de lutte contre les faux taxis dans la capitale. Selon lui, ils seraient environ « 200 ».
Le Parisien - 27 mai 2008