Fondé en partie sur la base des revendications juives sur des terres bibliques et en partie pour servir de patrie aux rescapés des
persécutions en Europe qui ont culminé avec la Shoah, Israël a proclamé son indépendance le 14 mai 1948, quelques heures avant
l'expiration d'un mandat de l'Onu sur la Palestine, mandat alors confié à la Grande-Bretagne. Les Israéliens fêtent cet anniversaire en se
basant sur le calendrier juif.
Pour les Palestiniens, cette proclamation d'indépendance est la "Nabka" - "la catastrophe". Pendant que les Israéliens fêtaient
l'anniversaire, des Palestiniens ont défilé solennellement dans les rues de Bethléem pour marquer cette "Nabka", qui s'était traduite par
l'exode ou l'expulsion de 700.000 Arabes, soit la moitié de la population de la Palestine d'alors.
Déployant des banderoles rappelant qu'ils n'abandonneraient jamais le "droit au retour" dans les terres qui font partie aujourd'hui
d'Israël, les manifestants de Bethléem se sont rassemblés autour d'une clé de dix mètres de long, symbole de leur rêve de récupérer
leurs anciennes terres.
"Cela me fait très mal de voir Israël faire la fête sur le dos de nos souffrances, de notre expulsion et de la perte de notre patrie", a déclaré un Palestinien, Monser Amireh, alors que des avions israéliens le survolaient.
Dans le nord d'Israël, des milliers de personnes, portant des bandeaux noirs et agitant des drapeaux palestiniens, se sont rassemblées à l'endroit où se dressait naguère un village arabe. Aujourd'hui, c'est un site archéologique où ont été exhumés des vestiges romains.
Les festivités en Israël sont quelque peu assombries par l'enquête de police sur une nouvelle affaire touchant Olmert et qui fait courir la
rumeur de sa démission. Déjà au centre de plusieurs affaires de corruption dans lesquelles il nie toute malversation, le chef du
gouvernement a été interrogé vendredi dernier par des policiers sur de nouvelles accusations.
Version française Eric Faye - Challenges.fr