Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

la shoah à l'école

  • Pas de parrainages, mais un travail collectif sur la Shoah

    Shoah1.jpg

    LES 600 000 PETITS écoliers français de CM 2 ne parraineront définitivement pas l'un des 11 400 enfants victimes de la Shoah à partir de la rentrée prochaine. Ni la suivante. La mission chargée par le ministre de l'Education nationale de réfléchir à la proposition, lancée par Nicolas Sarkozy mi-février, en plein dîner annuel du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) a rendu son rapport, et un avis très clair : l'idée n'est « pas adaptable au monde éducatif ».



    Le ministère de l'Education nationale devrait prochainement communiquer les conclusions de ce rapport, remis il y a quinze jours déjà, par Hélène Waysbord-Loing, présidente de l'association de la Maison des enfants d'Izieu et ancienne inspectrice générale, qui menait la mission avec quinze personnalités, dont Simone Veil, Claude Lanzmann et Serge Klarsfeld.

    Travaux sur les enfants disparus pendant la guerre

    L'idée fracassante du président de la République avait, on s'en souvient, soulevé un tollé. Les déclarations de personnalités de tous bords se sont vite multipliées, pour trouver « insupportable », « insoutenable » l'émotion et la culpabilité dont on chargerait des élèves de 9-10 ans en leur faisant « adopter » la mémoire d'enfants morts. « On n'a pas attendu le président pour faire travailler les élèves sur la Shoah, dont l'étude est au programme du CM 2 depuis 2002 », soulignaient accessoirement les instituteurs. En s'appuyant sur les traces (plaques de rues, monuments) ou événements locaux, et du travail de recherche en groupes.

    Dès l'installation la première réunion de travail de la mission, le 29 février, Hélène Waysbord-Loing, l'historien et cinéaste Claude Lanzmann et Simone Veil donnaient le ton : mieux faire travailler les enfants sur la Shoah, renforcer cette mémoire, très bien, mais pas sous la forme lancée par Sarkozy. Le rapport achève de vider la proposition présidentielle pour la transformer en projet acceptable par les enseignants, parents, historiens. Le parrainage n'est même plus une piste parmi d'autres : l'enseignement de la Shoah devra se faire en privilégiant le travail collectif, historique, civique, artistique des élèves sur tous les enfants, disparus mais aussi témoins ou cachés par des Justes pendant la guerre. Indications pédagogiques qui devraient faire l'objet d'une circulaire du ministre dans le courant de l'été.

    Le Parisien - 19 juin 2008