Un vote en forme de camouflet : hier à l'Assemblée, le projet de loi sur les OGM, texte phare du gouvernement suite au Grenelle de l'environnement, a été rejeté à une voix près. Une fausse manoeuvre de l'UMP, un cafouillage de plus pour la majorité.
Coup de théâtre à l'Assemblée ! Le rejet hier par les députés du projet de loi sur les OGM (organismes génétiquement modifiés) est certes une victoire surprise de la gauche et des associations écolos, qui n'osaient espérer tant. Mais c'est surtout un incroyable couac pour la majorité, un camouflet pour le gouvernement et... un nouveau motif de colère pour Nicolas Sarközy.
Au bout d'un an à l'Elysée, le président a décidément de plus en plus de mal à tenir ses troupes.
Le coup est rude. En principe, la séance d'hier aurait dû être une pure formalité. L'UMP ayant l'écrasant avantage du nombre, ce projet phare de Jean-Louis Borloo, première mise en musique du "Grenelle de l'environnement", devait théoriquement passer haut la main.
Mais voilà, sur ce dossier qui touche à l'avenir de notre agriculture, de nos labels et au contenu de nos assiettes, la discipline partisane a cédé le pas aux doutes. Ainsi bien des élus UMP, surtout parmi ceux des milieux ruraux, se sont inquiétés des risques liés à ces cultures. Passions encore exacerbées quand, toujours au sein de la majorité, certains ont laissé entendre que leurs collègues étaient manipulés par les lobbys des producteurs de semences (firme Monsanto). Enfin, le trouble est apparu éclatant au moment de l'« affaire NKM ». La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, taxant de « lâcheté » son ministre de tutelle Jean-Louis Borloo et le patron des députés UMP Jean-François Copé au motif qu'ils n'en faisaient pas assez pour soutenir le texte controversé. Résultat de ces cafouillages : le vote d'hier, par lequel la majorité perd d'une seule voix.
Si la gauche a fait le plein des présents hier dans l'Hémicycle, la droite en revanche a très mal manoeuvré... et a pâti de l'abstention de deux des siens (un UMP et un Nouveau Centre). Pour Sarközy, le coup est rude. Lui qui venait de rappeler sévèrement les siens à l'ordre et qui jurait que tout nouveau couac serait puni essuie un revers dont les socialistes et leurs alliés font des gorges chaudes. Le président a été lâché par les siens. Les sanctions ne vont pas tarder...