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  • Sarközy, l'homme de Londres...

    Accueillis hier à Londres par la reine d'Angleterre pour une visite de deux jours, Nicolas Sarközy et son épouse, Carla, sont partis à la conquête des parlementaires britanniques pour l'un, d'un public friand de glamour pour l'autre.

    C'est une véritable déclaration d'amour à Albion que Nicolas Sarközy a prononcée hier devant les députés et lords britanniques réunis dans la galerie royale du palais de Westminster. Après quelques mots hésitants dans la langue de Shakespeare - « Thank you but waiting my speech » -, il s'est lancé dans un plaidoyer en faveur d'une « nouvelle fraternité franco-britannique », joignant les mains en signe d'union entre deux pays « frères ». Un discours préparé avec soin par son conseiller spécial Henri Guaino et son « sherpa » Jean-David Lévitte, et applaudi à quatre reprises, sans compter la standing ovation finale.

    Le mot clé : « ensemble », titre de son livre pendant la présidentielle. Car Sarközy était un peu en campagne hier, pour convaincre les Anglais de jouer la carte de l'Europe et pour reconquérir des Français ronchons. Dans l'assistance se trouvait le Premier ministre, Gordon Brown, écouteurs sur les oreilles. Carla, elle, était sagement assise derrière son époux.


    « Ensemble » sur la scène internationale. Parce que les deux pays sont membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, Sarkozy a appelé Londres à oublier les querelles du passé pour peser « ensemble » sur les affaires du monde. Et de citer le Proche-Orient, l'Iran, le Darfour, et surtout le Tibet, pour lequel il a exigé de la Chine le « respect des droits de l'homme ». « Pour conjurer le danger du choc des civilisations, le monde a besoin de nos deux vieilles nations », a plaidé Sarközy.

    Europe. Sarközy, qui a des relations compliquées avec la chancelière allemande, Angela Merkel, a fait les yeux doux à Gordon Brown, pourtant réputé eurosceptique. Revêtant avec un peu d'avance ses habits de président de l'Union européenne, il a invité Londres à prendre toute sa place en Europe.

    Afghanistan. Sans surprise, le président a confirmé le renforcement de la présence militaire française aux côtés des soldats britanniques, car en Afghanistan se « joue une partie essentielle ». « Nous ne pouvons pas accepter un retour des talibans et d'Al-Qaïda à Kaboul. La défaite nous est interdite. »

    Un plaidoyer pour les réformes. A travers les « Members of Parliament », c'est aussi les Français que Sarközy, en pleine opération de représidentialisation, s'est efforcé de séduire. Son discours était retransmis en direct par plusieurs chaînes en France. « Les réformes, je les mènerai à leur terme. Je n'ai pas été élu pour m'incliner devant les fatalités », a-t-il juré... en citant en exemple la très libérale Grande-Bretagne, un « modèle, une référence ».

    (Le Parisien - 27 mars 08)