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médias

  • "De l'honnêteté journalistique"

    L'EDITORIAL DE CHRISTIAN BOUCHET
    Dénoncer l’absence d’honnêteté des journalistes est, en quelque sorte, un marronnier de la presse de la mouvance nationale. Cette récurrence dans les articles sur ce thème n’est pas due à un manque d’imagination des nôtres, ni à une obsession particulière, mais à une réalité que l’on constate chaque jour : les journalistes n’informent pas, ils mentent sciemment, travestissent la réalité et se comportent comme des douaniers de la pensée on ne peut plus serviles.

    Deux exemples, fort différents, nous l’ont rappelé ces derniers jours.

    Le Front national vient de connaître, aux municipales et cantonales, un net redressement électoral qui lui a fait retrouver une partie de ses électeurs perdus.

    Croyez-vous que les journaleux auraient signalé cela ? Non pas ! Pour eux le FN est toujours en phase de déclin et il ne pèse plus que 2 %. Chiffre pourtant doublement dépourvu de sens : tout d’abord puisque calculé sur les votes exprimés au niveau national pour les municipales alors que le Front ne présentait qu’une centaine de listes, et ensuite parce qu’il fait l’impasse sur les résultats des cantonales où un plus grand nombre de candidats et des scores globalement meilleurs donnent, même en faisant un calcul national, un pourcentage bien supérieur!

    Au niveau international, c’est la même malhonnêteté qui a régné autour de l’affaire de l’action menée récemment par un résistant palestinien dans le cœur même de Jérusalem.

    Que nous a-t-on relaté ? « Attentat à Jérusalem, un Palestinien ouvre le feu dans une école juive : 8 morts ».

    Une école ? Donc, dans l’esprit de tous, le Palestinien s’est attaqué à des enfants… Personne, aucun journaleux, ne nous expliquera qu’il ne s’agit pas d’une « école » normale, mais d’une yeshiva, autrement dit une école religieuse orthodoxe que l’on pourrait comparer à un séminaire. S’il s’était agi de musulmans, on aurait parlé d’islamistes voire de Talibans, terme signifiant expressément "élève", ou "élève d’une école religieuse".

    Il faut paradoxalement lire la presse israélienne pour apprendre, dans les colonnes de Haaretz, que cette « école » appartient au Mouvement Sioniste Religieux, lié à de nombreuses colonies de Cisjordanie. Rappelons à toutes fins utiles que ces colonies sont illégales, condamnées par le droit international, et que ces colons sont des occidentaux, sionistes extrémistes, qui estiment que la Palestine leur a été donnée par Dieu, et pour qui la vie d’un Palestinien a moins de valeur qu’une poignée de terre, pourvu qu’elle soit sainte. Al Jazeera précise que les étudiants qui fréquentent cette école sont "des lycéens et de jeunes soldats dont beaucoup sont armés" (les victimes ont entre 15 et 26 ans), ce que confirme Haaretz avec le témoignage d’un étudiant : "j’ai tiré deux fois dans la tête du terroriste".

    Pas n’importe quelle école donc, mais une cible politiquement très significative.

    Quel journaliste nous a expliqué cela ?

    Au fait, vous souvenez-vous que les journaleux et les médias français aient parlé des 22 écoliers et lycéens – de véritables enfants cette fois - tués la semaine passée à Gaza par l’armée israélienne ? Des deux écoles de Rafah bombardées par ses tanks ?

    Non : ils n’en ont pas parlé. Israël est une démocratie, alors que le Palestinien de la yeshiva était un terroriste.

    Entre ces deux faits (le résultat des élections et l’action de résistance à Jérusalem) apparemment sans points communs, il y en a un qui crève les yeux : les médias et les journaleux travestissent la réalité et ils le font toujours au service des mêmes intérêts.
    (Source: Voxnr)

  • Les médias et le "droit de censure" du pouvoir

    AFP. 26.02.08.Une phrase de regret de Nicolas Sarközy sur l'algarade qui l'a opposé à un visiteur du salon de l'agriculture a été ajoutée par l'Elysée dans un entretien avec les lecteurs du Parisien, de l'aveu d'un responsable du quotidien, suscitant mardi quelques remous.

      La phrase en question, "J'aurais mieux fait de ne pas lui répondre", sert de titre à l'article publié mardi. Elle se trouve également dans une réponse du chef de l'Etat à une lectrice qui l'interroge sur sa réplique ( "Casse-toi, pauvre con" ) lancée samedi à un homme l'ayant insulté au salon de l'Agriculture.

    "Cette phrase n'a pas été prononcée" devant les lecteurs du Parisien, a expliqué mardi sur différents médias Dominique de Montvalon, directeur adjoint de la rédaction du quotidien. Elle a été ajoutée par l'Elysée tardivement lundi soir après relecture de l'entretien original.

    Interrogé sur cette modification, l'Elysée a expliqué qu'on "était passé d'un entretien de 2H15 à trois pages" de journal. "Le texte nous est parvenu hier (lundi) soir tard et a été amendé et corrigé comme ça se fait habituellement. On dit la même chose, l'état d'esprit est le même", a assuré Franck Louvrier, responsable de la communication.

    "A 23h45, dans les ultimes délais de notre bouclage, on s'est retrouvé avec une phrase qui n'avait pas été prononcée, une phrase qui devient le titre, car elle est très intéressante et très percutante", a raconté pour sa part M. de Montvalon.

    Selon lui, le président "n'avait pas exprimé le moindre regret" lors de son entretien lundi matin, et la nouvelle citation "marquait un changement de ton, on était dans le registre cette fois du regret sinon du remords". "J'en déduis qu'au cours de la journée (de lundi), l'Elysée a fini par prendre la mesure de l'ampleur des secousses provoquées par cette affaire", a-t-il estimé.

    Mais le fait que les lecteurs du Parisien qui ont rencontré M. Sarkozy "retrouvent dans le journal quelque chose qu'ils n'ont pas entendu" pose "quand même problème, et on s'en expliquera demain (mercredi) à l'intention de nos lecteurs", a observé M. de Montvalon, promettant de publier la version originale.

    Les lecteurs ayant participé à l'interview, et interrogés par l'AFP, réagissaient diversement à cette affaire. Nicolas Sarkozy "n'a pas prononcé cette phrase. Cela pose un petit problème: il nous a dit 25 fois au cours de la rencontre qu'il ne mentait pas. Pourquoi cette phrase et en gros titre ? Ce n'est pas terrible franchement", a réagi Michel Augagneur, retraité de Lagny (Seine-et-Marne).

    Cette affaire soulève plus largement la question de la relecture des entretiens. "Les journaux français, je pense au Monde, aux Echos, à des titres très respectables, ont une politique qui consiste à faire relire les interviews, alors que déjà, je trouve que c'est critiquable", souligne François Malye, secrétaire général du Forum des Sociétés de journalistes.

    Un journal, quel qu'il soit, a-t-il les moyens de dire non au président de la République ? Pour M. Malye, "la marge de manoeuvre vis-à-vis des politiques ou des puissants en général est de plus en plus faible".

    Cela s'appelle la censure! Nous ne vivons pas dans une Démocratie. La preuve et l'aveu en sont faits grâce au problème soulevé par Le Parisien.