L' éditorial de Christian Bouchet
Interviewé, dès le résultats des élections municipales connues, Dominique Reynié, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris, analysait celle-ci ainsi : « C’est une grande défaite pour la droite. On pouvait lire le premier tour de deux manières. D’un côté, les municipales montraient une poussée limitée de la gauche. De l’autre, les cantonales montraient une défaite historique pour la droite avec le plus faible score (45%) dans ce scrutin depuis 1958. Au soir du second tour, on voit que ce sont les cantonales qui ont donné le ton: il y a un vrai effondrement de la droite. C’est un mouvement de fond d’autant plus impressionnant qu’on ne peut pas dire que le PS soit en ordre de bataille. Tant sur le plan de l’organisation interne que des idées, c’est la cacophonie qui règne à gauche. »
Il précisait immédiatement que ces résultats s’expliquaient par la forte abstention, due « à une incontestable démobilisation de l’électorat de droite » et « à une défection encore plus forte des électeurs du Front national. Après la présidentielle, on pensait que la chute du FN profiterait à la droite, or, il n’en est rien. »
Il est vrai que les électeurs frontistes se sont souvent trouvés, au premier comme au second tour, dans une désagréable situation : il n’y avait personne pour les représenter, aucune liste à laquelle ils auraient pu apporter leurs voix.
Le Front national, en crise financière plus qu’organisationnelle du fait de son mauvais score aux législatives, avait choisi avec précaution de réduire sa voilure et de ne présenter que fort peu de listes. Dans la plupart des villes il était ainsi absent.
Sur qui ses électeurs pouvaient-ils reporter leurs suffrages ?
Sur les partisans de Nicolas Sarközy ? Celui-ci qui avait gagné l’élection présidentielle en tenant un discours musclé sur l’identité nationale, les avait très rapidement déçu et donné aux électeurs nationaux l’impression de les avoir floués. Cela tant du fait de sa manière d’être que de son ouverture politique en direction de la gauche et du lobby immigrationniste. De surcroît, il avait jugé utile de les insulter entre les deux tours, se vantant, à Toulon, de les avoir éliminé du champ électoral.
Quant à voter pour le PS ou le Modem, c’était du pareil au même, blanc bonnet et bonnet blanc.
Alors pourquoi aller voter, et si on le faisait pourquoi voter pour l’UMP ?
Ainsi s’explique cette abstention anormalement élevée et cette hausse des votes blancs ou nuls qui fait que, au second tour, dans les communes de plus de 3.500 habitants, un électeur sur trois ne s’est pas reconnu dans les listes en présence.
On peut donc tirer deux conclusions assez optimistes de ces élections. Tout d’abord l’électorat du FN n’a pas disparu, il est tout simplement en retrait et en attente. Ensuite, ses challengers groupusculaires qui espéraient lui faire de l’ombre dans certaines localités ont tous connu un échec électoral cuisant vérifiant ce que nous avions écrit dès l’origine : leurs thèmes de campagne particulièrement autistes n’ont aucun écho ni dans la population ni dans l’électorat national.
La situation reste donc ouverte et tous les espoirs permis. Le Front national peut encore jouer un rôle historique. Il reste à savoir si sa direction saura, à court et moyen terme, prendre les décisions qui s’imposent pour le réunifier, le rénover et le redynamiserL.
Il précisait immédiatement que ces résultats s’expliquaient par la forte abstention, due « à une incontestable démobilisation de l’électorat de droite » et « à une défection encore plus forte des électeurs du Front national. Après la présidentielle, on pensait que la chute du FN profiterait à la droite, or, il n’en est rien. »
Il est vrai que les électeurs frontistes se sont souvent trouvés, au premier comme au second tour, dans une désagréable situation : il n’y avait personne pour les représenter, aucune liste à laquelle ils auraient pu apporter leurs voix.
Le Front national, en crise financière plus qu’organisationnelle du fait de son mauvais score aux législatives, avait choisi avec précaution de réduire sa voilure et de ne présenter que fort peu de listes. Dans la plupart des villes il était ainsi absent.
Sur qui ses électeurs pouvaient-ils reporter leurs suffrages ?
Sur les partisans de Nicolas Sarközy ? Celui-ci qui avait gagné l’élection présidentielle en tenant un discours musclé sur l’identité nationale, les avait très rapidement déçu et donné aux électeurs nationaux l’impression de les avoir floués. Cela tant du fait de sa manière d’être que de son ouverture politique en direction de la gauche et du lobby immigrationniste. De surcroît, il avait jugé utile de les insulter entre les deux tours, se vantant, à Toulon, de les avoir éliminé du champ électoral.
Quant à voter pour le PS ou le Modem, c’était du pareil au même, blanc bonnet et bonnet blanc.
Alors pourquoi aller voter, et si on le faisait pourquoi voter pour l’UMP ?
Ainsi s’explique cette abstention anormalement élevée et cette hausse des votes blancs ou nuls qui fait que, au second tour, dans les communes de plus de 3.500 habitants, un électeur sur trois ne s’est pas reconnu dans les listes en présence.
On peut donc tirer deux conclusions assez optimistes de ces élections. Tout d’abord l’électorat du FN n’a pas disparu, il est tout simplement en retrait et en attente. Ensuite, ses challengers groupusculaires qui espéraient lui faire de l’ombre dans certaines localités ont tous connu un échec électoral cuisant vérifiant ce que nous avions écrit dès l’origine : leurs thèmes de campagne particulièrement autistes n’ont aucun écho ni dans la population ni dans l’électorat national.
La situation reste donc ouverte et tous les espoirs permis. Le Front national peut encore jouer un rôle historique. Il reste à savoir si sa direction saura, à court et moyen terme, prendre les décisions qui s’imposent pour le réunifier, le rénover et le redynamiserL.
(Voxnr - 18 mars 2008)