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radovan karadzic devant le tpi

  • Radovan Karadzic accuse Richard Holbrooke et Madeleine Albright

    Dès sa première comparution devant le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie, Radovan Karadzic va très loin. Ni plus ni moins, l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie accuse Richard Holbrooke, diplomate américain et négociateur des accords de Dayton, d'avoir voulu sa mort, dans un document rendu public vendredi par le TPI.
     
    "En 1996, au nom des Etats-Unis, Richard Holbrooke a fait une offre aux ministres et hommes d'Etat qui étaient mes représentants autorisés s'engageant au nom des Etats-Unis à ce que je ne sois pas jugé devant ce Tribunal", écrit Radovan Karadzic dans ce document. "Incapable de remplir ses engagements pris au nom des Etats-Unis, il (Richard Holbrooke) est passé au plan B - la liquidation de Radovan Karadzic", déclare l'accusé plus loin. Lors de sa comparution initiale jeudi devant un juge du TPI, Radovan Karadzic avait évoqué des accords conclus avec le diplomate américain ainsi que des menaces de mort, et avait voulu lire une déclaration à ce propos. Le juge Alphons Orie l'en avait empêché, expliquant que ce n'était pas l'objet de l'audience, et lui avait demandé d'adresser ses motions par écrit au Tribunal.

    Proposition de Madeleine Albright

    L'accord qu'évoque M. Karadzic serait la contrepartie secrète de son retrait de la présidence de son parti, le SDS, et de la présidence de la Republika Srpska, l'entité des Serbes de Bosnie, alors exigée par les Etats-Unis pour faciliter l'application de l'accord de paix de Dayton (1995), qui a mis fin à la guerre de Bosnie (1992-1995).
     
    Radovan Karadzic déclare également que la secrétaire d'Etat américaine de l'époque, Madeleine Albright, avait proposé à Biljana Plavsic, qui l'avait remplacé à la présidence de Republika Srpska, de lui faire quitter Pale, alors capitale des Serbes de Bosnie, près de Sarajevo, en l'envoyant "en Russie, en Grèce ou en Serbie", ou "à Bijeljina", dans le nord-est de la Bosnie.

    Le département d'Etat américain nie
     
    Evidemment, Richard Holbrooke réfute les allégations de Karadzic. "C'est une vieille accusation que Karadzic a commencé à lancer en 1996", mais "un tel accord aurait été immoral et contraire à l'éthique", se défend-t-il. De son côté, le département d'Etat américain, par la voix de son porte-parole, dément également les allégations de l'ancien chef des Serbes de Bosnie : "L'ambassadeur Holbrooke et nous avons dit clairement à plusieurs reprises qu'aucun accord n'avait été conclu en vertu duquel Radovan Karadzic aurait bénéficié de l'immunité".
     
    Richard Holbrooke, alors émissaire spécial de l'ancien président Bill Clinton, explique avoir seulement négocié le départ de Karadzic de ses fonctions avec l'ex-président serbe Slobodan Milosevic. Richard Holbrooke, qui a négocié et accompagné la mise en oeuvre de l'accord de Dayton, a toujours démenti l'existence de cette contrepartie secrète.

    LCI.fr. 1er août 2008

    (D'après agences)