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  • Rita Verdonk aux Pays-Bas

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    Rita Verdonk, ex-ministre de l'Intégration
    Déjà fractionnée en une dizaine de partis, la Chambre néerlandaise des députés devrait s'enrichir d'une nouvelle formation. L'ex-ministre de l'intégration, Rita Verdonk, dissidente du Parti libéral, vient de créer Trots op Nederland (ToN, Fier des Pays-Bas), "mouvement" qui ambitionne d'être un refuge pour les mécontents, alors que le gouvernement de centre-gauche enregistre des records d'impopularité.

    Mme Verdonk, 52 ans, veut récupérer l'électorat populiste orphelin de Pim Fortuyn, assassiné en 2002. Elle entend être la première femme à diriger un gouvernement dans son pays. Les sondages la créditent de 20 à 25 sièges sur les 150 de la Seconde Chambre. Elle en vise 30 aux élections législatives de 2010.

    Le 4 avril, au lendemain de la naissance de ToN à Amsterdam, toute la "une" du quotidien populaire De Telegraaf était barrée du mot d'ordre de sa dirigeante : "C'en est assez". Assez des embouteillages sur les routes, des tracasseries et de la "racaille", précisait le quotidien, soulignant aussi que celle qui est baptisée "Rita de fer" insiste sur la nécessité de préserver la culture et l'identité néerlandaises.

    Pour l'instant, le programme de Trots op Nederland se résume à un discours de Rita Verdonk, prononcé le 3 avril, à l'issue d'une croisière avec ses donateurs et d'un grand show gratuit pour 1 500 hôtes, commencé sur l'air du Het Wilhelmus, l'hymne national. Mme Verdonk a récusé l'idée d'un texte fondateur : elle entend que les membres de son mouvement déterminent les priorités de ToN, via Internet.

     

    PEINE DE MORT ET AUTOROUTES

     

    Le rétablissement de la peine de mort et le passage de toutes les autoroutes à six voies figureraient parmi les premiers choix des électeurs potentiels du mouvement. Ce dernier est soutenu par des chefs d'entreprise qui dénoncent les excès de la bureaucratie et les règles environnementales.

    Dans son discours, "Rita de fer" a insisté sur le respect des "normes et valeurs" de son pays, en danger : "Nous sommes depuis des siècles un peuple accueillant. Mais nous ne pouvons constamment faire place et nous adapter à d'autres cultures". Elle plaide pour un "contrat des droits et devoirs" à imposer à tous les étrangers. Les "malfaiteurs étrangers" devraient être "rééduqués" et les demandeurs d'asile soumis à des règles plus strictes.

    L'aide au développement devrait être "fortement réduite", ainsi que le nombre de fonctionnaires et de députés. Il conviendrait de restaurer "la responsabilité" et "la confiance" du citoyen. Enfin, a souligné Mme Verdonk, il faut rétablir la liberté d'expression "galvaudée" par l'actuel premier ministre, Jan Peter Balkenende. Mme Verdonk a ainsi indirectement appuyé le député populiste de droite Geert Wilders. L'auteur du film anti-Coran Fitna reproche au chef du gouvernement d'avoir tenté de le censurer.

    ToN ambitionne de prendre des voix au parti libéral VVD plutôt qu'au Parti de la liberté du député Wilders. Au-delà, son discours, qui mélange libéralisme, conservatisme et populisme, s'adresse aux nombreux déçus des partis traditionnels.

    (Le Monde - 12 avril 2008)