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sarközy veut passer outre

  • "CET INCIDENT IRLANDAIS"...

     En somme, le vote de l'Irlande n'est qu'un incident, voire un détail...

    Lors d'une conférence de presse commune avec Georges Bush , en visite à Paris, Nicolas Sarköz a indiqué qu'il fallait accepter le non irlandais, puisque c'est « une réalité politique ». Il a fait état de ses échanges avec Angela Merkel, la chancelière allemande, et affirmé qu'il fallait « continuer le processus de ratification ». Le chef de l'Etat a précisé qu'il avait eu Gordon Brown, le Premier ministre britannique, qui lui a fait part d'un point de vue identique, « de façon à ce que cet incident irlandais ne devienne pas une crise ».

    Les Irlandais ont dit «non» à une large majorité au traité européen de Lisbonne, plongeant vendredi l'Europe dans une nouvelle crise, trois ans après le rejet de la Constitution par les Français et Néerlandais en 2005.

    Selon les résultats officiels définitifs, le non l'a emporté avec 53,4% des voix, contre 46,6% de «oui».

    Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso avait auparavant déjà pris acte de ce camouflet pour l'Union européenne (UE). «Tout indique que l'Irlande a voté non au traité de Lisbonne», a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à Bruxelles, en soulignant que la Commission «respectait» le choix des électeurs irlandais.


    «La Commission européenne pense que les ratifications qui restent à faire devraient continuer à suivre leur cours», a-t-il ajouté, en faisant valoir que «18 Etats membres ont déjà validé le traité».

    La France, qui prendra la présidence de l'Union européenne le 1er juillet, et l'Allemagne ont elles aussi émis l'espoir «que les autres Etats membres poursuivront le processus de ratification», dans une déclaration commune diffusée par l'Elysée.
    «Nous sommes convaincus que les réformes contenues dans le traité de Lisbonne sont nécessaires pour rendre l'Europe plus démocratique et plus efficace et qu'elles lui permettront de répondre aux défis auxquels sont confrontés ses citoyens», ont estimé Paris et Berlin.

    Selon M. Barroso, le Premier ministre irlandais Brian Cowen estime que malgré le «non» au référendum en Irlande, le traité de Lisbonne «n'est pas mort» et que les dirigeants européens devront décider au sommet européen des 19-20 juin «comment continuer».

    De son côté, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a estimé que le traité de Lisbonne ne pourrait pas entrer en vigueur au 1er janvier 2009 comme initialement prévu.

    A Dublin, les partisans du «non» n'ont pas non plus attendu l'annonce officielle pour triompher.

    «Lisbonne est mort», a déclaré le chef de file du parti Travailliste, Eamon Gilmore, formation d'opposition qui avait défendu le «oui».

    Un peu plus de trois millions d'électeurs étaient appelés jeudi à voter lors du seul référendum organisé sur le traité de Lisbonne en Europe. Les 26 autres Etats-membres de l'UE ont opté pour une ratification par la voie parlementaire, ce que 18 capitales ont déjà fait.

    Le rejet du traité par une île comptant 4,2 millions d'habitants, soit moins de 1% des 495 millions d'Européens, n'est pas sans rappeler le «non» opposé à la Constitution européenne en 2005 par la France et les Pays-Bas, ainsi par les Irlandais en 2001 au traité de Nice.

    Il avait alors fallu organiser un deuxième vote en Irlande pour faire adopter le texte. Mais il n'y aura pas de second référendum cette fois-ci, avait assuré le gouvernement avant le scrutin. Dublin avait justifié en 2001 un deuxième vote par la faible participation connu alors (moins de 35%). En revanche environ 50% des électeurs irlandais se sont rendus jeudi aux urnes..

    Le traité doit être ratifié dans l'ensemble des 27 pays de l'UE pour entrer en vigueur.
    Irlande carte Europe.jpg
    Le Parisien - 14 juin 2008