Nicolas Sarközy a retiré sa plainte contre le Nouvel Observateur dans l'affaire du SMS présumé, ouvrant la voie à un classement du dossier, mais le journaliste maintenait mercredi "l'authenticité" de son information.
Cette plainte, la première déposée contre un média par un président de la Ve République en exercice, a entraîné le lendemain l'ouverture d'une enquête préliminaire sous la houlette du parquet de Paris.
L'affaire avait suscité un vif débat sur le traitement par la presse de la vie privée des personnalités, en particulier s'agissant de Nicolas Sarkozy, dépeint par certains en "président people".
Le parquet de Paris a confirmé avoir reçu mercredi un courrier de l'avocat du chef de l'Etat, dans lequel il indique que M. Sarközy "n'entend plus maintenir sa plainte". Une démarche qui devrait entraîner "un classement sans suite", selon une source judiciaire.
Confirmant s'être excusé "à titre personnel" auprès de la nouvelle épouse du président, le journaliste du Nouvel Observateur a cependant de nouveau défendu "l'authenticité" de son information.
"Je n'ai jamais mis en cause l'authenticité du SMS. Je maintiens totalement ma position là-dessus", a expliqué Airy Routier à l'AFP, en assurant que la "plainte d'intimidation" du chef de l'Etat "ne tient pas debout devant la justice".
M. Airy Routier, entendu par les policiers fin février comme témoin, avait indiqué avoir écrit son article sur la foi d'informations "verbales fiables", admettant ainsi qu'il n'avait pas eu entre les mains le SMS controversé.
Au cours de l'enquête, l'ex-"première dame" Cécilia Ciganer-Albeniz, restée silencieuse depuis le début de l'affaire, a affirmé de son côté, devant les policiers début mars, ne pas avoir reçu ce message de Nicolas Sarközy.
Dans un court article publié mercredi sur son site internet, la direction du Nouvel Observateur "prend acte" du démenti de l'ex-épouse du président de la République et reconnaît une nouvelle fois que l'article concernant le SMS "n'aurait jamais dû être publié sur (son) site".
Mais la direction de l'hebdomadaire souligne qu'"à ses yeux", la "bonne foi de son journaliste reste entière".
Un point de vue vigoureusement réfuté par Carla Bruni-Sarközy qui, dans Le Monde, attaque Airy Routier et le magazine.
"Ce qui est malhonnête et inquiétant dans cet épisode, c'est qu'à aucun moment l'information n'a été vérifiée, recoupée, validée", s'indigne la chanteuse, en épinglant les "ragots" et les "quelqu'un m'a dit" (titre d'un de ses morceaux).
"Est-ce l'avenir des contre-pouvoirs que de cracher en l'air avant d'être rappelés à l'exigence élémentaire de probité?", assène-t-elle encore.
La nouvelle "première dame" défend à cette occasion l'attitude de son mari dans ce dossier. Il "ne s'en prend pas à la liberté de la presse" mais "protège" la "liberté de chacun", affirme-t-elle.
Mais de quoi se mêle-t-elle? De la liberté de la presse française?