Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

sciences

  • Le mécanisme d'Anticythère

    Anticythère mécanisme reconstitué.jpg
    Reconstitution du mécanisme d'Anticythère

    A quelques jours de l'ouverture des Jeux olympiques de Pékin, une découverte archéologique invite à se repencher sur la dimension symbolique de ces joutes sportives. Dans la revue Nature du jeudi 31 juillet 2008,  une équipe anglo-américano-grecque de chercheurs décrit comment un mécanisme astronomique antique, vieux de plus de deux mille ans, reliait cette compétition humaine à la course des astres.

    L'histoire commence en 1900. Des pêcheurs d'éponges remontent, de l'épave d'un navire romain coulé près de l'île grecque d'Anticythère, 82 fragments de bronze corrodé recouverts d'une gangue de calcaire. Une vingtaine de roues dentées, portant des inscriptions astronomiques, font d'abord penser à un astrolabe, instrument servant à mesurer la hauteur des étoiles au-dessus de l'horizon et connu depuis le IIe siècle avant notre ère. La forme des caractères grecs permet d'ailleurs de dater ces vestiges de 150 à 100 avant J.-C.

    A partir de 2005, des investigations plus poussées sont conduites, à l'aide d'une machine à rayons X, par des scientifiques de plusieurs disciplines : astronomes, archéologues, physiciens, mathématiciens, paléographes, historiens... Elles font apparaître que le mécanisme d'Anticythère dépasse, en complexité, tous les instruments antiques connus.

    L'appareil, contenu dans un boîtier en bois haut de 33 cm, large de 18 cm et épais de 10 cm, était vraisemblablement actionné par une manivelle. A l'avant figuraient deux cadrans représentant le calendrier égyptien et le Zodiaque grec. A l'arrière étaient placés deux autres cadrans, correspondant au cycle métonique (période de dix-neuf ans, soit 235 lunaisons, au terme de laquelle les phases de la Lune reviennent aux mêmes jours de l'année) et au cycle de Saros (permettant de calculer le retour des éclipses lunaires et solaires).

    Au cadran métonique est associé un petit cadran subsidiaire, que les chercheurs croyaient lié au cycle callipique (période de 4 × 19 ans). Or de nouvelles analyses ont montré qu'il indiquait, en réalité, la séquence des olympiades grecques et leur correspondance avec les années civiles.

    Ce cadran présente quatre subdivisions, où l'on peut lire le nom des quatre grandes épreuves, dites "panhelléniques", dont les lauréats étaient couronnés de laurier : "Olympia" et "Pythia" pour les jeux - quadriennaux - d'Olympie et de Delphes ; "Nemea" et "Isthmia" pour ceux, biennaux, de Némée et de Corinthe. Un autre nom, "Naa", fait référence aux épreuves de moindre renom organisées à Dodone, tandis qu'un sixième nom reste indéchiffrable.

    On savait l'importance, politique et culturelle, que revêtaient, dans la Grèce antique, ces Jeux que les historiens font remonter à 776 avant notre ère, mais qui sont sans doute plus anciens encore. Associées à de grandes fêtes religieuses, favorisant les contacts entre les cités, ces rencontres servaient aussi de repères chronologiques.

    Le mécanisme d'Anticythère, en établissant "une corrélation entre cycles humains et cycles célestes", procède peut-être, écrivent les auteurs de l'article, d'une volonté d'"harmonisation de l'ordre humain et de l'ordre divin". De quoi redonner une part de sacré aux Jeux modernes.

    Le Monde 31 juillet 2008

    Le célèbre mécanisme de calcul astronomique grec d'Anticythère, datant du deuxième siècle avant notre ère, permettait aux Grecs de prédire les éclipses avec une grande précision, selon une étude à paraître mercredi dans la revue Nature.

    '); Click here to find out more! 

    Les éclipses, qui se répètent selon un cycle, dit de Saros, qui dure environ 19 ans, sont notées sur une grande roue dentée.

    Elles indiquent à l'utilisateur si elles sont solaires ou lunaires et à quelle heure elles doivent se produire, ont découvert les scientifiques du Projet de recherche sur le mécanisme d'Anticythère.

    En effet, les éclipses se décalent de 8 heures, soit 120 degrés de longitude, à chaque cycle.

    «Le mécanisme comprend également une petite roue dentée qui indique à l'utilisateur comment opérer cet ajustement temporel», explique John Steele, l'un des auteurs de l'étude, dans un communiqué.

    «Nous savions que cet ancien mécanisme grec vieux de 2100 ans calculait des cycles complexes d'astronomie mathématique. Nous avons été surpris de constater qu'il mettait aussi en évidence un cycle quadriennal des anciens jeux grecs, dont les jeux Olympiques», ajoute Tony Freeth, un autre autre de l'étude de Nature.

    En utilisant des images obtenues grâce à des rayons X en trois dimensions, les scientifiques sont parvenus à déchiffrer les noms de tous les mois au dos du mécanisme, composé d'un arrangement complexe d'au moins 30 engrenages de précision.

    Le mauvais état dans lequel cet instrument a été retrouvé au tout début du 20e siècle par des pêcheurs d'éponges a longtemps freiné la mise en évidence de ses fonctions.

    «Cette technologie est extraordinaire. Chaque fois que nous l'explorons un peu plus, nous trouvons quelque chose de plus sophistiqué», a déclaré à l'AFP M. Freeth.