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ses goûts de grand luxe

  • Dati et YSL: coups de griffe

    Rachida Dati aime les belles robes. Emportée par cette passion, elle n'a apparemment pas respecté le code, non écrit mais assez rigide, qui gère les rapports entre les personnalités et les grandes maisons de couture. D'où un clash discret entre la ministre et Yves Saint Laurent (YSL).

    La direction d'YSL prête régulièrement des robes et des accessoires à des personnalités : stars de cinéma, journalistes connues, femmes politiques, le plus souvent à l'occasion d'événements ou de soirées mondaines. Cette pratique très ancienne contribue au « rayonnement de la haute couture française » et permet à la marque d'asseoir sa notoriété.

    Mais la règle consiste aussi à rendre les robes, si possible nettoyées... Dans l'éventualité où la personnalité souhaite acheter un vêtement, elle peut bénéficier d'une « remise commerciale » de l'ordre de 30 %. En aucun cas, du moins chez Yves Saint Laurent, il n'est prévu que les tenues soient données, même si certaines célébrités s'affranchissent de cet usage. YSL suit d'ailleurs la piste de ses prêts grâce à des factures pro forma, qui accompagnent les bordereaux de livraison.

    Depuis sa nomination Place Vendôme, Rachida Dati a reçu de nombreuses pièces. Au bout d'un moment, ne voyant rien revenir, le couturier s'est inquiété de ce silence et l'a fait savoir au ministère, comme l'a révélé, en février, Le Canard enchaîné. La garde des Sceaux a d'abord fait la sourde oreille, son entourage contestant jusqu'au prêt des vêtements. Une attitude qui a beaucoup chiffonné YSL, d'autant que la ministre est apparue à plusieurs reprises sur des photos vêtue de Saint Laurent et qu'on avait rouvert spécialement un atelier pour des retouches. De plus, le couturier possédait, par le biais des factures pro forma, la liste des effets prêtés, dont le prix s'élevait à « une certaine somme ». Du coup, le ton - toujours très diplomatique - est monté d'un cran. Et la ministre s'est mise à la recherche de ses robes. Finalement, la plus grande partie des vêtements a été retrouvée et restituée. La ministre, elle, ne se souvient pas de ce conflit. Elle a rendu des vêtements qu'on lui avait prêtés et ajoute qu'il n'a jamais été question d'une assignation judiciaire à ce sujet. Rachida Dati en a demandé confirmation à François Pinault, propriétaire du groupe. La maison YSL précise que cette affaire est définitivement close et oubliée...

    Un proverbe français dit "qu'on traîne toujours le boulet de ses origines..."

    L'EXPRESS