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suicide d'une jeune femme enceinte

  • L' institutrice diffamée et harcelée se suicide

    Une institutrice de 39 ans de l'école maternelle de Pauillac (Gironde), enceinte, s'est suicidée début mars au terme de plusieurs mois de tensions avec l'équipe pédagogique, les services municipaux et des parents d'élèves, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

    Valérie Cruzin, qui s'est suicidée le 4 mars, connaissait depuis sa première rentrée en 2006 dans cette petite école du Médoc «des problèmes relationnels mais aucune faute professionnelle ne lui avait été reprochée», a indiqué lors d'un point presse André Mercier, inspecteur d'académie de la Gironde.

    Selon le quotidien Sud Ouest qui a rapporté l'affaire vendredi, l'entourage de l'institutrice, enceinte de six mois, a décidé de porter plainte pour harcèlement contre l'Education nationale et la municipalité de Pauillac.

    Des agents de la mairie ne voulaient plus travailler avec cette enseignante et sa directrice se plaignait d'un mauvais climat de travail, provoqué par son refus de participer à des projets pédagogiques communs, a indiqué M. Mercier.

    Selon le syndicat Snudi-Fo (syndicat national unifié des directeurs et instituteurs Force ouvrière), auquel adhérait l'institutrice, «la hiérarchie de l'Education nationale n'a pas assuré son rôle en ne soutenant pas l'enseignante contre l'entreprise de diffamation» opérée par des parents d'élèves.

    En novembre 2007, une dizaine de parents de la classe de l'année précédente avaient écrit à l'inspection d'académie pour se plaindre du comportement de Mme Cruzin, lui reprochant par exemple ses «a priori sur le Médoc et ses habitants», selon le quotidien Sud Ouest.

    Pour Philippe Mano, secrétaire départemental du Snudi-FO interrogé par l'AFP, il y a «une coïncidence troublante» sur l'envoi de ces lettres, toutes rédigées entre le 16 et le 23 novembre, qui s'apparente selon lui à «une action de diffamation téléguidée».

    L'inspection académique estime, elle, qu'«aucun élément dans le dossier n'évoquait le harcèlement ni la nécessité d'intervention» de la hiérarchie. Celle-ci, a rappelé André Mercier, avait proposé deux fois à l'institutrice de changer d'école mais elle avait refusé.

    Après avoir pris connaissance des reproches à son encontre lors d'un entretien à l'inspection académique le 30 janvier, l'enseignante avait fait une tentative de suicide deux semaines plus tard, avant de réussir à se suicider pendant les vacances scolaires, le 4 mars.