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tentative d'évasion

  • Draguignan: c'est le gendarme qui est coupable!

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    La famille Guerdner devant la gendarmerie de Draguignan - 24 mai 2008

    AFP. Le gendarme soupçonné d'avoir abattu un homme durant son évasion vendredi soir de la gendarmerie de Draguignan (Var) devait être mis en examen dimanche, alors que la tension restait vive dans la communauté des gens du voyage dont la victime faisait partie.

    "J'ai ouvert une information judiciaire d'homicide volontaire et je vais prendre des réquisitions de mandat de dépôt", a déclaré à la presse le procureur de la République de Draguignan Christian Girard.

    Dimanche en fin d'après-midi, le gendarme, officier de police judiciaire et maréchal des logis-chef de la brigade de recherches de Draguignan, était entendu par les deux magistrats instructeurs Pascale Cina et Marine Bruneu. Elles devaient lui signifier sa mise en examen avant sa comparution devant le juge des libertés et de la détention.

    Le gendarme, relevé de ses fonctions par sa hiérarchie alors que l'inspection technique de la gendarmerie était saisie, "n'a pas enfreint les règles de la sommation", a souligné le procureur, rappelant que les gendarmes peuvent utiliser leur arme dans le cadre d'évasions.

    La qualification "n'est pas déterminée une fois pour toutes", a-t-il ajouté, "elle donne un cadre à la procédure pour savoir s'il s'agit d'un homicide volontaire ou de coups mortels".

    Outre une autopsie prévue lundi à Toulon, des expertises balistiques et une reconstitution, le procureur a demandé des examens radiologiques pour savoir si la mort pouvait également avoir été causée par le saut de 4,60 m effectué par le fuyard.

    Joseph Guerdner, 27 ans, père de trois enfants, a été abattu vendredi soir alors qu'il s'enfuyait, menotté, de la compagnie de gendarmerie de Draguignan où il était gardé à vue dans une affaire d'agression à main armée et de séquestration d'un chauffeur-routier. Le gendarme avait tiré à sept reprises, le touchant trois fois dont une au thorax.

    Guerdner s'était enfui vers 21H40 par une fenêtre, tombant dans une cour devant les habitations des gendarmes où vivent les familles. Grièvement blessé, il avait sauté un grillage pour se réfugier dans l'enceinte d'une école privée où il est mort vers 22H30 malgré les secours.

    Il avait été interpellé alors qu'il était sous contrôle judiciaire. Un pistolet armé de calibre 11,43 a été trouvé dans son véhicule selon par les enquêteurs.

    Sa famille a été autorisée dimanche à aller se recueillir devant sa dépouille à Toulon ce qui a été l'occasion selon le procureur d'un bref regain de tension. La veille, ses proches avaient manifesté leur colère devant le palais de justice de Draguignan qui était dimanche entouré d'un important dispositif de sécurité.

    "Nous avons élargi la sécurité de tous les casernements dans le département" a précisé à l'AFP le commandement de la gendarmerie du Var. Des renforts de gendarmerie et de police ont été acheminés, dont quelque 120 gendarmes mobiles de Lodève (Hérault) et Marseille ainsi qu'une quarantaine de gendarmes du Peloton d'intervention 2e génération d'Orange (PI2G).

    Dans la nuit de samedi à dimanche, trois véhicules ont été incendiés dans la cour de la gendarmerie de Brignoles, où Guerdner avait été interpellé jeudi avant d'être transféré à Draguignan. Il vivait dans un campement de gens du voyage de cette ville.

    Des morceaux de tissu ont été retrouvés sous les véhicules, confirmant une piste criminelle, et vont être soumis à des analyses ADN, selon la gendarmerie.