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NOSFERATU

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Nosferatu le Vampire, film fantastique muet du réalisateur allemand Friedrich Willem (Plumpe) Murnau (1888- 1931).

Adapté du "Dracula"de Bram Stoker, Nosferatu est présenté le 5 mars 1922 à Berlin et obtient un succès considérable en Europe comme en Amérique. Très rapidement, il devient la référence du cinéma fantastique expressionniste.

Classique des cinémathèques, il continue à enchanter les critiques et les amateurs de grand fantastique par la beauté de ses plans et par son rythme implacable et angoissant. 

"Qui parle de frontière entre rêve et réalité? C'est un fil de soie!" disait F.W. Murnau.

(Photos: Nosferatu dans son château des Carpates; Nosferatu sortant de la cale du navire qui l'emmnène en Angleterre; mort de Nosferatu frappé par la lumière du matin).

Commentaires

  • Merci pour ce clin d'oeil ...j'apprécie beaucoup...
    le mythe du vampire remonte à la préhistoire (trace sur des poteries en pologne) mais trouvera son apogée lors des XVIIe et XVIIIe siècles, où les témoignages de vampires se font plus nombreux.
    les noms divers du vampire:

    Allemagne Blutsauger
    Croatie Vampir
    Roumanie Vampir
    Arménie Dachnavar
    Norvège Vampyr
    Inde Vetalâs
    Chine Kiang
    Pologne Wampire
    Grèce Vrykolakas (souvent considéré comme un cauque-mar mais est bien un mort vivant en corps, et accusé de sucer le sang)
    Slovénie Vrkolak
    Moyen-Orient Ghûl (la goule a pris en Occident un autre sens)
    Serbie Vampir
    Latin Lamie
    Iran Khunasham/Khunkhar

    La comtesse Erzsébet Báthory est l'exemple historique le plus connu concernant les vampires. Cette aristocrate hongroise du XVIe / XVIIe siècle, aurait tué entre 100 et 600 jeunes filles afin de se baigner dans leur sang. Elle considérait en effet que se baigner dans le sang de jeunes filles pouvait permettre de rester éternellement jeune. Bien qu'elle ne présente aucun signe caractéristique des vampires (elle ne boit pas le sang), la comtesse Báthory reste pour beaucoup l'incarnation du coté aristocratique du vampire, à l'inverse des autres témoignages qui, plus tard, porteront sur des paysans.


    Le thème du vampire a inspiré les poètes et écrivains depuis 1748, Heinrich Augustin von Ossenfelder écrit Der Vampyr.

    En 1797, soit un siècle avant Bram Stoker, Goethe, dans la Fiancée de Corinthe, aborde sous forme de métaphore l'état non mort d'une jeune femme se nourrissant de sang.

    Le premier texte anglais sur ce thème fut le Vampyre de John Stagg en 1810. Mais le premier personnage qui attira l'attention fut Lord Ruthven, créé par John William Polidori en 1819 dans une longue nouvelle intitulée le Vampire. Avec sa publication, le thème du vampirisme devient alors incontournable et de nombreux auteurs britanniques, allemands, français s'y essaient : Théophile Gautier, Hoffman, Tolstoï, etc.

    Le virage suivant est pris par Sheridan Le Fanu avec Carmilla en 1872. Il présente le vampire comme une victime de son propre état et s'oppose du même coup au bien-pensant de la Grande-Bretagne en abordant le lesbianisme du personnage, sachant que l'homosexualité était fortement condamnée.

    En 1897, Bram Stoker crée Dracula qui sacre le vampire personnage de fiction à part entière.

    Anne Rice contribuera à redonner une seconde jeunesse au mythe des buveurs de sang, avec ses Chroniques des Vampires, où ces créatures ne sont plus des monstres sanguinaires, mais des héros doués d' une sensibilité.

  • J'aime beaucoup ce film, certains y ont vu un avertissement contre la monté du nazisme, mais a posteriori on peut tout dire.

  • @ Merci, vampire, pour toutes ces informations ! Tu m'apprends beaucoup de choses sur l'ancienneté, voire l'antiquité, du mythe du vampire. Ca, c'est passionnant. Je dois te dire qu'il n'y a guère que ce genre de sujets qui m'intéresse vraiment: les mythes, les contes et légendes, tout ce qui ressort de "ce fil de soie" dont parlait Murnau. (J'ai réussi à avoir son portrait, mais je ne l'ai pas placé hier soir- il était très tard !) - Murnau est mort dans un accident de voiture sur une route californienne. Son film m'avait beaucoup marqué: le Nosferat, qui signifie je crois "porteur de nuit" en roumain (?), me fascinait par sa sombre poésie transylvanienne... le Voïvode... J'ai lu que qu'un Voïvode (ou gouverneur de province? - non:sans aucune allusion!) sanguinaire avait régné dans les Carpates... C'est un thème extrêmement riche. Les "freudiens" ont vu des connotations homosexuelles dans le personnage de Bram Stoker ( ou Stocker: il faut que je vérifie l'orthographe!). Vu beaucoup d'autres films de vampire, dont un, anglais, en couleurs,extrêmement érotique! Le Vampire, ici, aimait les jeunes filles, une d'elles s'évanouit de plaisir sous son baiser mortel... Ce thème du sang pur et du sang vicié reprend une certaine actualité avec la transmission du virus VIH du SIDA. Et c'est assez curieux, tout de même.
    Je suis heureuse que tu ais apprécié mon clin d'oeil!
    A plus +++.
    Amitiés!

  • @Pharamond: la montée du nazisme: j'avais entendu dire pour ma part qu'elle était dénoncée par le film (très beau) de Fritz Lang: M le Maudit, le pédocriminel, interprété par Peter Lore. Pour Nosferatu, le péril dénoncé est tout autre... - si toutefois ce film est porteur d'un "message" politique, ce que je ne crois pas. Il est adapté de "Dracula", le roman de Bram Stoker, qui faisait partie de la Golden Dawn. Je pense que ce thème a intéressé Murnau pour sa résonance poétique universelle.

  • Oui, c'est vrai aussi pour M le maudit (que j'aime beaucoup de même). Personnellement, je verrai plus Nosfératu en métaphore du nazisme ; terre dans le cercueil = culte de la terre, épidémie de peste = contagion du fascisme... parce que dans M le maudit je ne vois pas.

  • @ Pharamond. Sans vouloir te contredire: "M le Maudit" s'appelait au départ "Les assassins sont parmi nous". Nous sommes en 1931. Pourrissement de la République de Weimar, et formation des premiers groupes SA nazis, etc...
    Ces derniers veulent que Fritz Lang changent le titre de son film: il le fait et l'appelle "M. le Maudit" (comme le M dessiné à la craie sur son manteau par des voyous). Le film continue sa carrière en Allemagne.
    Fritz Lang, bien que catholique, était d'origine juive par sa mère et s'exilera de son propre gré en Amérique (il y est mort en 1976). Fritz Lang semble n'avoir jamais dit explicitement, même aux E.U., que son film était une parabole contre le nazisme. Mais presque tous les grands critiques de cinéma l'ont jugé comme telle ! -"Un juif est accusé de crimes contre les enfants allemands... (coupable ou pas !) Il est jugé et condamné à mort par un "tribunal de la pègre" (les nazis) qui s'est constitué puisqu'il ne faut pas compter sur la justice de Weimar... Il est le pervers qui tue de jeunes enfants innocents. La peur commence à règner en Allemagne, il faut des coupables à désigner au peuple... Montée du nazisme..." -
    Voici l'interprétation quasi unanime des critiques de cinéma. - mais on peut penser ce que l'on veut, bien sûr !
    Il n'y a pas de terre dans le cerceuil de Nosferatu ! Le cercueil est dans une crypte de son château, pas dans un cimetière roumain.
    Le thème du Vampire, mort-vivant régénéré par le sang, est universel. Je ne vois pas de rapport avec la montée du nazisme (en 1922, on n'est pas en 1931!). Murnau avait déjà réalisé beaucoup de films fantastiques, il était célèbre jusqu'à Hollywood, qui lui fit signer des contrats. Aucun élément ne permet de dire que Nosferatu est un film anti-nazi. Il n'y avait pas encore de nazis en 1921-22!
    Il n'y avait s pas de messages dans les films de Murnau, tout comme dans le cinéma de cette époque de pionniers. Ou alors on voit des symboles un peu partout, après coup...
    Personnellement je préfère admirer ces films, de Murnau et de Lang, sans y chercher des connotations politiques, souvent abusives, comme le font les critiques de cinéma. Fritz Lang n'a jamais dit qu'il était un réalisateur "engagé" ! Il était "engagé", comme Murnau, dans la recherche de la beauté cinématographique.
    Mais on peut toujours trouver, dans la richesse des thèmes abordés, des détails qui donnent à penser que... et c'est notre droit de spectateur.

  • Personnellement, je ne vois aucun message dans l'un ni dans l'autre. Ce sont deux films que j'aime beaucoup pour leur beauté, c'est tout. Par contre des critiques y ont vu pour l'un comme pour l'autre une dénonciation du nazisme, je n'en suis pas convaincu, loin de là. Mais en y repensant, je trouvais que Nosfératu pouvait y faire penser. Mais grâce à toi je vois les allusions possibles que l'on peut trouver dans M le maudit quoique je reste sceptique (après tout M est coupable).
    Enfin, si mes souvenir sont bons il y a bien de la terre natale de Transylvanie dans le cercueil de Nosfératu quand il part pour Londres

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