C'est la mauvaise surprise de l'été : l'économie française a ralenti au deuxième trimestre. L'investissement des entreprises est au point mort et la consommation des ménages profite surtout aux importations. La rentrée s'annonce rude.
Pas d'état de grâce pour Nicolas Sarkozy. Au deuxième trimestre, notre produit intérieur brut (PIB) a nettement ralenti, pour ne progresser que de 0,3 % (contre + 0,5 % au premier trimestre). Ce score médiocre, même s'il est identique à celui de la zone euro, est une mauvaise nouvelle : les experts de l'Insee et ceux de la Banque de France avaient prévu une performance deux fois plus élevée (+ 0,6 %).
Voilà qui va en tout cas compliquer la tâche du gouvernement tant sur le plan de l'emploi que budgétaire. Pour 2007, Bercy tablait une croissance comprise entre 2,25 % et 2,5 %. « Illusoire », estiment désormais la plupart des économistes, qui parient désormais sur une timide croissance de l'ordre de 1,8 %, tout en relevant comme Nicolas Bouzou « qu'il n'y a pas eu d'effet Sarkozy sur les chefs d'entreprise ». Explications.
Pourquoi ce ralentissement ? Principalement en raison des déboires de notre commerce extérieur : 15 milliards d'euros de déficit cumulé au premier semestre 2007. Record battu ! Pour contrebalancer un pouvoir d'achat faible, les Français consomment de plus en plus de produits importés meilleur marché, alors que parallèlement les entreprises tricolores - à l'exception des géants du CAC 40 - peinent face à la compétition internationale. Au deuxième trimestre, nos importations ont ainsi progressé deux fois plus vite que nos exportations. Autre raison de ce coup de froid : la mauvaise santé de notre production industrielle (- 0,5 % en juin), toujours plombée par la crise des constructeurs automobiles. Troisième handicap enfin : la faiblesse structurelle de nos investissements. Au printemps, les chefs d'entreprise n'ont ainsi pas dépensé un sou de plus qu'un an avant. Pessimisme ? Attentisme ?
Commentaires
Les « journalistes », prétendus spécialistes de l’économie, s’étonnent (ou font semblant de s’étonner) de cette mauvaise surprise de l’été. Mais ceux qui n’avaient aucune illusion sur les actions gouvernementales de ces dernières années ne sont pas surpris. En réalité il s’agissait de faire semblant de croire que l’action du candidat préféré des sondages était bonne en dépit des échecs patents en matière de sécurité. Mais une fois les élections passées, il devient difficile de camoufler plus longtemps les chiffres et il faut préparer l’opinion publique aux prochaines hausses dans tous les secteurs.