Interview du médecin de prison qui aurait prescrit du Viagra à Francis Evrard (mais ce n'est peut-être pas lui):
Aviez-vous connaissance du dossier pénal de Francis Evrard quand vous lui avez prescrit du Viagra ?
Non. Je ne l'avais pas demandé. D'ailleurs, je ne demande quasiment jamais le dossier pénal des détenus que je vois en consultation. En presque quinze ans d'intervention en prison, ça ne m'est arrivé qu'une seule fois. Il s'agit d'informations dont on n'a pas besoin pour traiter les détenus. Les psychiatres connaissent le motif de l'incarcération, pas nous.
Regrettez-vous d'avoir prescrit du Viagra à Francis Evrard ?
Si c'est bien de ma prescription dont il s'agit, oui j'ai des regrets.
Connaissiez-vous Francis Evrard ?
Pas plus qu'un autre détenu. Il y en a 420 au centre de détention et 400 à la maison d'arrêt ce qui fait 820 prisonniers. Or nous sommes deux médecins à intervenir chacun à mi-temps... La dernière fois que j'ai reçu Francis Evrard, je l'avais sans doute déjà rencontré. Son visage ne m'avait pas marqué.
Quand vous lui avez prescrit du Viagra, vous ne saviez donc pas qui vous aviez en face de vous ?
Absolument pas. Je ne savais pas du tout à qui j'avais affaire. Si j'avais su, j'aurais sans doute agi différemment. Vous savez, j'ai appris des tas de choses par la presse. Je n'étais, par exemple, pas du tout au courant de cette histoire d'images pédophiles sur son ordinateur (NDLR : à la fin de sa détention, l'ordinateur de Francis Evrard avait été saisi pour « suspicion de détention d'images pédophiles ». A sa sortie de prison début juillet, l'analyse du disque dur était en cours.) .
Est-il fréquent de prescrire du Viagra à un détenu ?
Non, ce n'est pas fréquent. C'est une demande très particulière, mais ça peut arriver dans certains cas.
(Interview du PARISIEN à la veille de l'audition de ce médecin)