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Embryons hybrides

Les autorités britanniques ont donné, mercredi 5 septembre 2007, leur accord de principe à la création controversée d'embryons hybrides réalisés à partir d'ADN humain et animal, pour faire avancer la recherche sur les affections dégénératives. Cette décision permet de pallier le manque d'ovocytes humains destinés au clonage d'embryons à des fins thérapeutiques, permis en Grande-Bretagne mais pas en France.

Les embryons hybrides sont créés à partir de l'ovule d'un animal, en remplaçant l'ADN de son noyau par des chromosomes humains. L'Autorité britannique pour la fertilité humaine et l'embryologie (Human Fertilisation and Embryology Authority - HFEA) a seulement autorisé l'étude des embryons"hybrides cytoplasmiques", dont le matériel génétique est à 99,9 % humain et 0,1 % animal.

 


Les scientifiques espèrent prélever sur les embryons ainsi créés – qui doivent être détruits dans les quatorze jours et ne peuvent être implantés dans l'utérus d'une femme – des cellules souches qui pourraient représenter une percée dans le traitement de maladies dégénératives, comme Parkinson ou Alzheimer.
 

Des travaux similaires ont été ffectués dans d'autres pays, mais la Grande-Bretagne serait la première à autoriser formellement ce type de recherches, selon un porte-parole de la HFEA.

Le gouvernement britannique avait présenté en mai un projet de loi permettant ce type de "transfert nucléaire" (transfert de noyau) en vue de créer des embryons hybrides, mais le Parlement n'a pas encore statué sur la question. La plupart des grands pays n'ont pas non plus légiféré sur ces recherches, à l'exception des Etats-Unis et de l'Australie, qui les ont interdites.

Cette annonce a, sans surprise, suscité une vive réaction du Vatican. Mgr Elio Sgreccia, président de l'Académie pontificale pour la vie, l'a qualifiée "d'acte monstrueux dirigé contre la dignité humaine" sur les ondes de Radio-Vatican, estimant qu'il est "nécessaire que la communauté scientifique se mobilise le plus rapidement possible. Nous pensons que le gouvernement britannique a cédé face aux requêtes, certainement immorales, d'un groupe de scientifiques".

Interrogé sur la BBC, le Dr Lyle Armstrong, chercheur à l'université de Newcastle s'est voulu rassurant : "Il n'est pas dans notre intention de donner naissance à un quelconque hybride bizarre entre l'homme et la vache. Nous voulons utiliser ces cellules
afin de mieux comprendre les cellules souches".

Commentaires

  • On commence toujours par dire : « Il n’est pas dans notre intention de faire ceci, cela… », et on finit toujours par le faire. Quand on a commencé à légiféré sur le clonage, les grandes « consciences » médiatiques avaient juré qu’il ne serait jamais question de faire des clones humains, et encore moins des hybrides. Et maintenant, nous y sommes. Si l’on réussit à créer ces chimères que seraient ces être hybrides auxquels on ne saurait donner un nom, nul ne sait où cela nous conduira. C’est bien pire que l’expérimentation humaine de sinistre mémoire. Voilà où nous risquons d’aboutir dans un monde d’où toute morale a été bannie.
    Mary Shelley doit être heureuse d’apprendre que son enfant, le bon docteur Frankenstein, vit toujours.

  • Cher abad, "science sans conscience n'est que ruine de l'âme". je crois que c'est de Montaigne, mais ma mémoire peut me tromper.
    Si ces embryons peuvent servir la science...
    Mais l'idée reste déplaisante. Rien ne nous dit qu'un jour on ne créera pas des chimères... La dignité spécifique de l'être humain commence dès le commencement de sa vie embryonnaire, me semble-t-il. Et cela est d'autant plus vrai que ces expérimentations sont effectuées pour guérir ou prévenir des maladies dégénératives HUMAINES. Pourquoi y mêler 0,1% d'animal (vache)? A cause de la maladie de la "vache folle"? (ESB ?). Sans doute...
    Le Vatican a raison de s'insurger, mais la science et la morale religieuse sont définitivement antagonistes. La religion a un trop lourd passé d'obscurantisme avec l'Inquisition.

    Amitiés

  • Cher abad, hier nuit, je ferme l'ordi et alors je me souviens que la citation est de Rabelais, médecin! Pas de Montaigne! Erreur rectifiée...

    Envie d'écrire pour moi et de peindre, aussi. Mais ce blog est vampirique! Je ne m'en doutais pas. Cependant, comme il me passionne, ainsi que la lecture des comment., je continue! Merci pour tous vos encouragements!

    Amitiés!

  • Oui, chère Gaëlle, on associe souvent Rabelais et Montaigne. C’est peut-être dû au fait qu’on les étudie ensemble au lycée, et ensuite ce rapprochement demeure !
    Et merci pour cette citation de Rabelais qui dit tout et qu’on a trop tendance à oublier. Est-elle toujours enseignée ?
    Je dois m’absenter deux jours, et malheureusement je devrai déserter votre site ; j’espère y revenir lundi soir ou mardi. En attendant, je vous renouvelle tous mes encouragements pour continuer.
    Toute mon amitié, ma chère Gaëlle.

  • Merci, cher abad, pour ce message. Je ne crois pas que cette citation soit encore enseignée et commentée, hélas! Est-ce qu'on parle encore de Rabelais aux élèves? (Les gentils coaches vont le remplacer!)
    A vrai dire, c'est mon père qui m'avait appris cette maxime de Rabelais: il la trouvait très belle.
    A lui, on devait en avoir parlé en classe, à moins qu'il l'ait trouvée en lisant?
    On attribue beaucoup de sentences morales à Montaigne, qui était beaucoup plus étudié au lycée que Rabelais. Je n'aimais pas trop Montaigne: il y a chez lui quelque chose de trop "prudent", de "triste" pour la jeunesse... Un vieux marrane de Bordeaux qui en savait long sur les hommes, on ne peut le nier. Mais sa "morale" ne me plaît pas.

    Amitiés! A bientôt!

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