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Cet optimisme officiel contraste avec les doutes officieux du ministère et le scepticisme quasi-général des économistes. Selon leurs calculs, il faudrait une croissance comprise entre 0,8 et 1,3 point à chacun des deux derniers trimestres, soit un niveau exceptionnellement élevé, pour atteindre les 2,25 %.
En juillet 2007, lors d'un passage inédit devant l'Eurogroupe, M. Sarkozy s'était engagé à transmettre à Bruxelles, à la rentrée, un programme de stabilité actualisé pour 2008-2012. Cet engagement pourrait être tenu dès la semaine prochaine. L'objectif du président est d'afficher un déficit public à 2,4 % du PIB cette année et à 2,3 % en 2008, le scénario central retenu étant un retour à l'équilibre en 2012 avec une croissance à 2,5 %.
Une révision draconienne en 2007 rendrait ces objectifs, déjà jugés insuffisants par l'Eurogroupe, très difficiles à atteindre.
En début de semaine, Joaquin Almunia, commissaire en charge des affaires économiques et monétaires, voulait encore espérer que M. Sarkozy respecterait l'engagement du gouvernement Villepin d'atteindre en 2010 l'équilibre budgétaire et un endettement inférieur à 60 % du PIB. Mais après avoir rencontré Mme Lagarde, le 30 août, à Paris, il a, faute d'assurances, lancé un nouvel avertissement à la France : "S'il faut plus de coordination économique dans la zone euro, on ne peut pas décider unilatéralement de reporter l'équilibre budgétaire de 2010 à 2012, il faut en discuter avant, ici", à Bruxelles, a-t-il déclaré, lundi 3 septembre, au quotidien espagnol El Pais. La commission, toutefois, se fait sans doute peu d'illusions. Mardi 11 septembre, elle doit, à son tour, revoir à la baisse ses prévisions pour la France en 2007.