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Dati fait régner la peur dans son ministère

"Il y a une ambiance menaçante, lourde, un climat de peur", évoque un ancien du cabinet. Valérie Bonnard, en charge du dialogue social et des questions budgétaires, a été priée du jour au lendemain de ne pas revenir au bureau.

C'est la personnalité de la ministre qui et visée. Des témoins évoquent des scènes de colère, d'humiliation, dénoncent son autoritarisme. "Elle a une forme de brutalité qui inquiète, doublée parfois d'une confusion sur le fond des dossiers. Il faut que son entourage porte sans cesse ses défaillances et beaucoup ne l'ont pas supporté", souligne l'un de ses collaborateurs. "Son caractère autoritaire est un mythe. Elle est exigeante avec les autres comme avec elle-même", plaide Patrick Gérard.

Rachida Dati a un mode de fonctionnement inhabituel dans un ministère où l'on aime mettre les formes. L'administration y cultive une culture interne très hiérarchisée et relativement lente. "Elle a plutôt une culture de l'entreprise et du ministère de l'intérieur", note un conseiller de la Place Beauvau. Sans expérience politique et ministérielle, elle est entrée dans ses fonctions en choisissant d'y imposer son style et son "tempo", mot qu'elle répète très souvent. Elle a donc d'emblée voulu bousculer les habitudes, le rythme administratif, y compris sur des dossiers qui réclament parfois du temps et du doigté.

Le débat sur la place des magistrats du parquet et l'autoritarisme de la ministre a été relancé quand elle s'est présentée comme "chef des procureurs" sur Canal+, lundi. "Ils sont là pour appliquer la loi et une politique pénale", a-t-elle précisé, en ajoutant : "La légitimité suprême, c'est celle des Français qui ont élu Nicolas Sarkozy pour restaurer l'autorité. Les magistrats rendent la justice au nom de cette légitimité suprême."

"On ne rend pas la justice au nom de Nicolas Sarkozy, on rend la justice au nom du peuple français", réplique Emmanuelle Perreux, présidente du Syndicat de la magistrature (SM, gauche), qui souligne que les procureurs ne sont pas "des préfets judiciaires". Laurent Bedouet, secrétaire général de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), dénonce "une conception totalement monarchiste de la séparation des pouvoirs".

"Notre liberté de parole s'inscrit dans la loyauté de nos rapports hiérarchiques et le respect de notre devoir de réserve. Nous nous exprimons en conscience, et pas comme les porte-parole d'une autorité supérieure", explique Joël Guitton, président de la Conférence des procureurs, qui ne cache pas sa "préoccupation".

(Source LE MONDE 06.09.07)

Commentaires

  • Je n'aime guère ce que représente Madame Dati mais au moins,on ne peut lui reprocher un dynamisme et une poigne nécéssaires qui la fait passer aux yeux des mollusques et (humanistes angéliques?) dont son entourage semble regorger, pour une dictateur en jupons.
    Pour avoir cotoyé ces poltrons administratifs qui requierent l'autorisation en 3 exemplaires de leur supérieur hiérarchique pour nouer leurs lacets de souliers, ,je peux comprendre l'exaspération de Madame Dati.

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