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Sarközy : les Hongrois sceptiques

Au coeur de Budapest, jeudi 13 septembre, sur le pont aux Chaînes, on commençait à dresser le drapeau français. A la veille de la première visite officielle du président français Nicolas Sarközy en Hongrie, patrie de son père, l'émotion n'était pas à son comble, loin de là.

 

L'ensemble de la presse hongroise, qui avait affiché largement le nom de Nicolas Sarközy en "une" au lendemain de sa victoire à la présidentielle annonçait brièvement le programme officiel de la visite, jeudi, ou rapportant les résultats d'un sondage IFOP-Paris Match sur la baisse de popularité du chef de l'Etat français. "Pour les Hongrois, cette visite ne signifie pas grand-chose", affirme le politologue et socialiste Attila Agh. "On attend tout au plus une manifestation d'émotion lors de son discours au Parlement vendredi", explique Balint Ablonczy, journaliste politique de l'hebdomadaire de droite Hetivalasz.


Les étudiants semblaient ignorer jusqu'à la venue du président français. "Il vient en Hongrie ?", demande Gabor Raoz-Szabo, 21 ans. "Quand ?" reprend Ozren Petrovic (18 ans), tout deux de l'Université d'économie de Budapest. Attila Csaszar (22 ans), étudiant en littérature à l'Université des lettres, était au courant parce qu'il a vu les drapeaux jeudi soir. "Mais pourquoi vient-il ?", s'intéresse-t-il. "Il fait un discours au Parlement ? Les extrémistes lui rappelleront sans doute l'existence du traité de Trianon. Peut-être que lui pourra faire quelque chose." Ce texte de 1920 a réduit le territoire de la Hongrie des deux tiers, laissant 2,6 millions de Magyars dans les pays voisins, de la Serbie à l'Ukraine.

 

 

Le style "énergique et pragmatique" du président français "qui ne parle même pas hongrois" intéresse plus les Budapestois que ses racines. Les Hongrois sont donc plutôt curieux de savoir si la politique de M. Sarkozy pourrait servir d'exemple à la droite hongroise, notamment dans ses rapports à l'extrême droite. Dans son dernier ouvrage, Un pays uni, le leader du principal parti d'opposition de droite (Fidesz), Viktor Orban, multiplie ainsi les références à la politique de M. Sarkozy. M. Orban devait rencontrer le président français vendredi juste après le discours au Parlement.

"Sarkozy est avant tout un homme d'Etat qui sait fédérer les forces de la nation", explique Istvan Boros, président de la chambre de commerce et d'industrie franco-hongroise, à Budapest qui attend "des retombées positives" de la visite notamment "pour les investisseurs." En proie à un déficit public excessif qui avait atteint près de 10 % du PIB en 2006, la Hongrie suit depuis un an une politique d'austérité et de hausse de taxes qui a mis à mal la croissance et fait flamber l'inflation attendue à 7,6 % en 2007.

Anne Rodier  (LE MONDE)

Commentaires

  • "la politique de M.Sarkozy pourrait servir d'exemple à la droite" ou comment détourner les voix des nationaux et les transformer en sarkocus par un tour de passe-passe digne d'un camelot... Bientôt, ça s'enseignera à Sciences-Po, cette manière de plumer de la "volaille frontiste" !
    Vivement le retour de manivelle...

  • Cher CCRIDER, nous l'attendons tous, je crois, ce retour de manivelle! La "droite sarközienne" hongroise (petits industriels...) attend des contrats juteux avec la France... Mais les étudiants ont un autre point de vue... Il ne passe que 7 heures dans le pays de ses ancêtres.. La vidéo "Alattyan" me semble un peu sujette à caution, surtout pour la bonne-cuisinière, que je trouve "trop jeune" ?... Je ne sais pas pourquoi, ça sonne un peu faux, un peu "téléphoné"... Enfin, selon le Quid, sarkö signifie en hongrois marécage entre deux cours d'eau! Quel programme! - Je croyais qu'on parlerait des magyars, je croyais que c'étaient eux les aristocrates dans ce pays? Noblesse d'épée? - je devais me tromper...

    Amicalement à toi!

  • Il est venu et ils ne l'ont pas reconnu.

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