La mode du vélo a son revers de médaille. La multiplication des bicyclettes dans nos rues s'accompagne aujourd'hui de PV en cascade, de vols à répétition, et de rumeurs persistantes sur la dangerosité de ce mode de circulation.
Des rumeurs d'accidents en cascade, des points de permis de conduire qui sautent plus vite qu'un dérailleur, des gangs de voleurs organisés qui se spécialisent dans la pièce détachée.
Les amis de la petite reine n'auront pas savouré longtemps le succès de Vélib' à Paris. « Dangereux », « bobo », la riposte des opposants ne s'est pas fait attendre.
C'est un vrai conflit de civilisation dans une ville où la voiture règne depuis si longtemps. « Le vélo, c'est la liberté », clament les « pro ». « La liberté de griller les feux et de circuler n'importe comment », répondent les « anti », calés derrière leur volant bien à l'abri dans les bouchons. Des automobilistes bien aidés depuis quelques semaines par des policiers particulièrement vigilants, voire carrément zélés lorsqu'il s'agit de retirer des points sur les permis de conduire des cyclistes. Illégal, mais tellement réconfortant pour des automobilistes auxquels on ne passe rien depuis quelques années...
Tolérance pour les uns, discipline pour les autres
Le vélo à Paris, c'est aussi un enjeu politique et une salve de plus dans la guéguerre Paris-banlieue. Entre « ceux qui peuvent » pédaler avec insouciance dans les rues et ceux qui sont condamnés aux ralentissements matinaux quand ils viennent de Cergy-Pontoise, Marne-la-Vallée, Evry, Créteil ou ailleurs. Cette dimension très passionnelle autour du sujet explique sans doute les outrances. Il faudra du temps pour que les automobilistes et les cyclistes s'apprivoisent. Les uns devront apprendre la tolérance, les autres la discipline.
Commentaires
Chère Gaëlle, il faut savoir que ces « vélibs » sont un obstacle supplémentaire et délibéré à la circulation automobile qui est déjà si difficile à Paris. Et tous sont d’accord là dessus : UMP, UDF, PS, PC, Verts. Ces vélos ne servent qu’aux dilettantes qui n’ont rien d’autre à faire qu’à s’amuser à circuler pour flâner, musarder, se pavaner (ceux qui ont vraiment besoin de se déplacer ainsi sont une infime minorité, et ils utilisent leur propre vélo). Les gens qui ont besoin de travailler sont obligés de prendre soit les transports en commun, quand il y en a, soit leur voiture. Il est exceptionnel d’aller à pied ou en vélo, et quand on prend un vélo comment peut-on compter sur un « vélib » ? Vous vous voyez disant à votre patron : aujourd’hui je ne suis pas venu travailler car je n’ai pas trouvé de « vélib » ? Les vélibs qui sont place de la Concorde servent à qui ? Aux clients du Crillon ? Je passe sur la conduite de ces cyclistes qui se croient tout permis, ne respectent aucune règle, car ils se savent soutenus par les autorités. Il y aussi ceux qui circulent en patins à roulettes (les « rollers »). Il est absolument scandaleux de persécuter les malheureux automobilistes, par exemple s’ils ont oublié d’attacher leur ceinture, alors qu’on encourage les rollers, ce qui est beaucoup plus dangereux non seulement pour eux mêmes, mais pour les piétons et les automobilistes (les rollers ne respectent pas les feux). Il faudrait qu’on nous explique pourquoi cette étonnante contradiction!
En outre, les vélibs sont très souvent « cannibalisés » : les jeunes ne se gênent pas pour se servir : la selle, les roues,…
Il n’y a pas d’argent pour améliorer la circulation dans Paris (notamment, les intersections et les feux rouges qu’il faudrait reculer presque partout dans Paris car trop près des intersections) mais il y en a pour que les gens s’amusent (cela me fait aussi penser à Paris-plage, qui entraîne la fermeture d’une voie sur berge, au seul moment où on pourrait rouler un peu plus tranquillement que le reste de l’année, alors qu’on a fermé la piscine Deligny qui était sur la Seine et ne gênait personne)!
Mais les élus ne connaissent pas les contraintes quotidiennes des travailleurs parisiens (je pense que c’est la même chose dans toutes les grandes villes): eux ont des chauffeurs et ne pensent qu’aux fêtes ! C’était mon billet d’humeur, chère Gaëlle.
Amitié.