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Le poisson pourrit par la tête

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L'existence d'un nouveau compte suspect, de 4 millions d'euros, de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie a été signalé par Tracfin. Les enquêteurs s'interrogent également sur un prêt sollicité par Denis Gautier-Sauvagnac.

L'étau se resserre autour de Denis Gautier-Sauvagnac (DGS), le puissant patron de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM). Suite aux révélations du « Figaro », l'homme est visé depuis neuf jours par une enquête préliminaire ordonnée par le parquet de Paris à la suite de la découverte de plusieurs retraits suspects sur un compte de la BNP, effectués entre 2000 et avril 2007, pour un montant de 5,6 millions d'euros.

Depuis hier, le cas de DGS s'est encore aggravé.

Tracfin, la cellule de lutte contre le blanchiment du ministère de l'Economie et des Finances, aurait en effet officiellement signalé aux services du procureur Jean-Claude Marin l'existence d'un nouveau compte suspect de l'UIMM d'un montant d'environ 4 millions d'euros. Les retraits, qui ont débuté en 2000, se sont poursuivis sur ce compte jusqu'en juillet 2007. Les enquêteurs s'interrogent également sur l'existence d'un troisième compte, qui a fait l'objet de la part de la BNP d'une « déclaration de soupçon » à Tracfin.

« La logique veut que les enquêteurs procèdent par cercles concentriques » 

Ils s'étonnent en outre d'un document, retrouvé lors d'une perquisition au domicile de l'administratrice de l'UIMM, Dominique Renaud, mercredi dernier. Selon des sources proches de l'enquête, cette pièce « évoque » un prêt d'environ 300 000 qu'aurait sollicité DGS auprès de l'UIMM. Si le caractère frauduleux de cette opération n'est pas encore certain, il suscite néanmoins de forts soupçons de blanchiment de la part des enquêteurs financiers. « Il faudra déterminer si l'argent de cette confédération n'est pas passé de banque en banque par ce que l'on appelle des comptes taxis », confie une source bien informée.

Ajoutés aux 5,6 millions d'euros déjà soustraits à l'UIMM, ces nouveaux signalements porteraient à 9,6 millions d'euros la somme des retraits suspects reprochés à DGS dans le cadre de sa présidence de l'UIMM. Le scénario, fort simple, se répétait à chaque fois de la même façon : seul ou avec son administratrice Dominique Renaud, le numéro deux du Medef signait des chèques lui permettant de retirer des sommes en espèces. Pour son propre compte ? Au profit de syndicats ? En faveur de partis politiques ? Toutes les hypothèses restent ouvertes.

 Une chose est sûre : si la perquisition au domicile de Gautier-Sauvagnac, effectuée mercredi dernier, n'a pas donné grand-chose, celle du siège de l'UIMM s'est révélée fructueuse. Les enquêteurs ont ainsi mis la main sur une somme estimée entre 400 000 et 500 000 constituée pour partie d'argent liquide. Une caisse noire destinée à un financement « occulte classique », selon les enquêteurs. DGS nie farouchement ses accusations. Pour l'instant, aucun des protagonistes de l'affaire n'a été officiellement entendu. Aucune information judiciaire n'ayant été ouverte, c'est le parquet - et non un juge d'instruction - qui conserve l'entière maîtrise de l'enquête. Il pourrait envisager prochainement des placements en garde à vue. « La logique veut que les enquêteurs procèdent par cercles concentriques, estime une source proche du dossier. L'entourage professionnel de Gautier-Sauvagnac sera certainement entendu en premier. Son administratrice et lui-même devraient l'être en dernier. »

Cette "logique" lui laisse le temps de prendre la fuite avec son administratrice si besoin est...

Commentaires

  • N'est ce pas bon signe si ces corrompus se font attraper ?

  • @Stéphane: oui, dans un sens! Mais tu connais "l'iceberg": 1/10ème seulement émergé!

    je vais voir ton blog.

Les commentaires sont fermés.