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L'incroyable histoire de Mario Capecchi, prix Nobel de médecine

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Mario Capecchi, né à Vérone le 6 octobre 1937, a fêté son soixante-dixième anniversaire deux jours avant d'apprendre qu'il était lauréat du prix Nobel de médecine, avec Sir Martin Evans (Grande-Bretagne) et Oliver Smithies, citoyen américain comme lui. Au delà de ses travaux sur l'inactivation d'un gène chez la souris, le professeur Capecchi, de l'université d'Etat de l'Utah, est lui-même un phénomène exceptionnel. Sa biographie est un véritable roman!

 

Dans un entretien (au téléphone) avec Vittorio Zucconi, envoyé spécial à Washington du quotidien italien La Repubblica, il raconte comment, enfant errant réduit à vivre de rapines pendant la guerre en Italie, il a été sauvé par miracle et a connu la destinée d'un grand scientifique.

Alors qu'il n'avait "pas encore cinq ans", son père "a été officiellement déclaré disparu" et sa mère "a été arrêtée en plein jour par la Gestapo et déportée à Dachau comme opposante politique". "Quand les lois raciales furent adoptées en Italie", elle avait commencé "à écrire et faire circuler des opuscules anti-fascistes et anti-allemands", rappelle-t-il. Son père avait été enrôlé dans l'aviation et envoyé en Afrique.

Confié par son père à une famille de paysans du Haut-Adige, il est "chassé" par celle-ci au bout d'un an. L'argent qu'avait donné son père s'était "épuisé". "Je me souviens avoir erré sur les routes entre Bolzano et Vérone et avoir rencontré une bande d'enfants qui, comme moi, n'avaient plus de parents et cherchaient de quoi manger ici et là, explique-t-il. Nous volions tout ce que nous trouvions tout en descendant vers le sud".

En 1945, il se retrouve dans un lit d'hôpital à Reggio d'Emilie, atteint du typhus. C'est là qu'il retrouve sa mère. "Elle avait survécu. Quand les Américains avaient libéré le camp de Dachau, elle était rentrée en Italie et s'était mise à ma recherche. Un jour, elle est apparue au pied de mon lit. Je venais d'avoir huit ans."

Sitôt réunis, la mère et le fils émigrent aux Etats-Unis. Ils y retrouvent Henry, un oncle. Installé à Princeton, celui-ci enseignait à la faculté de physique. "A cette époque, Einstein y était aussi, et je me souviens de l'avoir vu", raconte Mario Capecchi, qui se rappelle aussi qu'un jour après son arrivée aux Etats-Unis il entrait "en classe élémentaire". "Je ne comprenais strictement rien. En plus, je savais à peine lire, je n'étais qu'un enfant des rues."

Le reste de cette histoire rocambolesque d'un prix Nobel américain d'origine juive est dans les biographies officielles, conclut La Repubblica  : le lycée à New York, l'université dans le petit collège libéral d'Antioch, dans l'Ohio, où il obtient un diplôme de chimie et physique, puis la découverte de la biologie moléculaire, l'admission à Harvard et la rencontre avec un autre lauréat du prix Nobel, James Watson, père de la génétique moderne et découvreur de la "double hélice" de notre ADN, le secret de la vie.

 

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