Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'Arche de Zoé: des salauds ou des inconscients?

a47cb48c90e449ab3aa00d083e33c9de.jpg
Eric Breteau, sapeur-pompier d'Argenteuil et président de l'Arche de Zoé, association créée en janvier 2005 pour secourir les victimes du tsunami

Etonnement et incompréhension. Le milieu associatif et humanitaire français en charge de l’adoption doute sérieusement des méthodes et du travail de l’Arche de Zoé, l’ONG qui a tenté de faire rapatrier 103 enfants en provenance du Tchad et du Darfour.

Après les déclarations de Rama Yade, la secrétaire d’Etat aux droits de l’homme qui a critiqué un acte «illégal et irresponsable», c’est au tour de Médecins du monde (MDM) de pointer les errements de l’Arche de Zoé.


«Globalement, ce sont des gens qui sont à côté de la plaque, estime Michel Brugière, directeur général de MDM qui demeure la plus importante œuvre d’adoption internationale en France avec 300 à 400 enfants accueillis chaque année. On ne peut pas sortir des enfants d’un pays sans le consentement des parents. Il faut également les autorisations des autorités locales et songer sérieusement à une prise en charge pour être soigné le cas échéant.»

Michel Brugière précise que MDM avait «vigoureusement» rappelé à l’ordre l’Arche de Noé il y a «quelques mois». L’ONG avait repris sur son site plusieurs logos d’organisations internationales, et notamment celle de Médecins du monde, sans en informer quiconque.

Marie-Claude Arnauld témoigne d’une autre pratique douteuse. «Au mois de mai, se souvient la vice-présidente de l’association Enfance et Familles d’adoption, qui conseille et aide en France 11.000 familles, l’Arche de Zoé a inondé nos forums de discussion pour faire passer leurs messages. Ils annonçaient qu’ils allaient faire venir 10.000 enfants, qu’ils étaient à la recherche de familles d’accueil. Nous avons dû faire intervenir nos modérateurs pour endiguer le flux.»

«C’est un procédé illégal, rappelle cette responsable d’EFA en charge des programme d’adoption qui s’interroge sur les moyens financiers de cette ONG. Il y a peut-être de bons sentiments dans cette affaire mais on n’adopte pas comme ça. Ces enfants doivent avoir des papiers d’état civil. L’ONG doit tenir compte des lois internationales pour l’adoption et l’accueil des personnes. Par ailleurs, je vous rappelle que les lois soudanaises ne prévoient pas l’adoption et au Tchad, cela se fait vraiment au cas par cas, entre 3 et 4 par an.»

MDM et EFA soulignent enfin que la notion de famille en Afrique est très élargie et la solidarité familiale réelle. Si le père et la mère sont morts ou disparus, un oncle, une tante, etc. peut prendre le relais.

Les uns et les autres rappellent enfin que l’adoption et l’accueil sont des processus longs et très encadrés. Loin de l’amateurisme et de la précipitation de l’affaire tchadienne.

Commentaires

  • Quand on reparle du devoir d'ingérence:
    http://www.historia-nostra.com/index.php?option=com_content&task=view&id=685&Itemid=60

  • @Alexandre. Je viens de lire l'article d'Alix Crudet. C'est excellent sur le droit d'ingérence et je suis abolument d'accord avec cette analyse. Mais il y a aussi le devoir d'ingérence, qui ne concerne pas le mode de vie ou l'idée que l'on se fait du "confort" de l'autre, mais la vie ou la mort de communauté entière, de peuples menacés de "génocide", ou soumis à la famine, à la guerre civile, à la terreur permanente. Les images filmées au Darfour se passent de commentaires. Elles ne sont tout de même pas "truquées? - N'y-a-il pas alors un devoir international "d'assistance à personne(s) en danger" ? Je dis bien un devoir. Un devoir d'ingérence pour sauver des vies humaines menacées, - des hommes, des femmes et des enfants incapables de se défendre par eux-mêmes. N'aurait-il pas fallu que les pays qui le pouvaient - comme les Etats-Unis, par exemple - s'ingèrent plus tôt et plus vite dans le cas des camps de concentration? Ils ont attendu plus de 4 ans ans, et pourtant leurs services de renseignements (vues aériennes) savaient bien des choses ... On a reproché au Pape Pie XII de n'avoir rien fait (ce qui est faux, selon ce que j'ai pu lire) pour dénoncer les camps de la mort. Alors? La situation des darfouriens ne me semble pas brillante: ils appellent au secours, ils sont chassés dans un désert hostile par des milices qu'on connaît, venues du Soudan, ils sont affamés, tués, les filles sont violées... Ce n'est tout de même pas une simple question de mode de vie ou de confort! Mais une question de vie ou de mort! Il n'y a pas de comparaison possible.
    EUFOR va s'ingérer: est-ce bien ou mal, permis ou interdit? Peut-on abandonner des êtres humains lorsqu'on sait le sort tragique qui les attend ? - cela dépasse de loin le cas lamentable et très particulier de l'ADZ.
    Je me pose des questions, car je suis personellement contre "l'ingérence", mais n'y-t-il pas des circonstances graves d'urgence où les peuples libres ont le DEVOIR de s'ingérer, le devoir moral de solidarité avec d'autres hommes victimes civiles de conflits politiques ou d'idéologies qui les condamnent à la plus extrême détresse?
    C'est, bien sûr, aux états d'agir, non à des particuliers, ou à des ONG de fortune dépourvues de moyens d'action, et qui ne peuvent avoir de toute manière qu'un rôle d'aide et non de décision.

    Merci pour le lien avec Historia Nostra.
    Cordialement à toi.

Les commentaires sont fermés.