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Une bicyclette pour Christine Lagarde !

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Peut-on se ficher à ce point des Français?
Christine Lagarde, ministre de l'Economie et des Finances, appelle les Français à faire évoluer leurs habitudes de déplacement pour que leurs budgets ne pâtissent pas trop de la hausse de prix des carburants.

Face à la hausse de prix des carburants, quelles modifications souhaitez-vous que les Français adoptent dans leur consommation courante ?

Christine Lagarde. J'en appelle à l'intelligence des Français. Le postulat de départ est simple : les énergies fossiles vont devenir de plus en plus rares. Or, ce qui est rare est cher... En réponse, les Français doivent adopter des comportements et des modes de consommation différents à la fois pour préserver leur pouvoir d'achat et pour préparer l'avenir. Concrètement, il s'agit par exemple de conduire moins vite, plus souvent en sous-régime qu'en surrégime : sur autoroute, lever le pied, c'est rouler intelligent. Je conseille aussi aux automobilistes de consulter notre site Prix-carburants.gouv.fr qui donne les prix à la pompe dans 80 % des stations-service recensées en France. En choisissant bien son pompiste, on peut faire entre 15 et 20 % d'économie sur un plein. Ce n'est pas négligeable.

Souhaitez-vous une utilisation moins systématique de la voiture ?

Absolument. Il faut de temps en temps oublier son véhicule au profit de ses deux jambes et de ses deux-roues. Sur des petits trajets, quand on n'est pas très chargé, pourquoi ne pas laisser la voiture au garage ? Dans les grandes agglomérations ou dans les petites villes de province, utilisons les bicyclettes. C'est parfois presque aussi rapide et plus économique. Les transports en commun sont considérés en France comme de grande qualité. Je suis prête à donner l'exemple. 

Mais certains Français n'ont pas d'autre alternative que la voiture...

Je sais bien. Dans ces cas-là, choisissons une option plus collective. Entre collègues ou amis, il est peut-être possible de se concerter pour faire la route ensemble. Etre beaucoup plus rationnel dans son choix de transport, c'est cela se déplacer intelligent. Grâce au Texas et à l'Alaska, les Etats-Unis disposent d'importantes ressources pétrolières et ils se sont lancés dans une consommation excessive et abusive. Nous, on n'a pas de pétrole, mais des idées ! Je fais confiance à l'intelligence du consommateur français.


Justement, comment comptez-vous à court terme le soulager de la hausse des prix à la pompe ?

Un constat : si l'euro valait un dollar, les Français paieraient le litre de sans-plomb 1,50 € et non pas 1,30 € comme c'est le cas en ce moment. Face à la hausse des prix du pétrole, l'euro fort nous sert bien. Aujourd'hui, les grands distributeurs, parce qu'ils sont tous en concurrence forte, ont des marges très réduites. En moyenne 7 % par rapport au prix final. Je suis extrêmement attentive à l'évolution de ces marges : si d'aventure, au bénéfice de l'augmentation du prix de la matière première, je les voyais décoller, je demanderais à ces sociétés de distribution de venir me voir. L'engagement de modération pris dans le passé doit être respecté : je ne laisserai pas faire des super-marges au motif de la hausse du prix du pétrole. Enfin, nous avons repris contact avec les pays producteurs pour leur demander d'augmenter l'offre et tenter de mettre fin à ces mouvements spéculatifs.

 Vous n'envisagez pas de modifier les taxes prélevées par l'Etat ?

Non. D'ailleurs, on n'est pas aux prix maximum atteints l'été dernier. Nous évoluons avec des contraintes budgétaires qui ne nous permettent pas d'écraser les sources de revenus pour le budget de l'Etat. 

 Allez-vous augmenter les prix du gaz, indexés sur ceux du pétrole ?

 A ce stade, nous sommes très attentifs aux évolutions, mais le gel sur les prix du gaz annoncé en juin dernier tient.

Bla-bla-bla...

 

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