Le président de la République a-t-il été un peu vite en besogne en déclarant qu'il irait « chercher » tous les Français qui restent au Tchad « quoi qu'ils aient fait » laissant entendre qu'un accord aurait déjà été trouvé entre Paris et son ancienne colonie ?
Arrivé hier soir (heure française) à Washington pour sa première visite d'Etat aux Etats-Unis, Nicolas Sarkozy s'est bien gardé d'en rajouter compte tenu des réactions très négatives venues toute la journée de N'Djamena. Les Tchadiens sont en effet furieux.
Joint au téléphone, un membre de la cellule diplomatique de l'Elysée présent dans la capitale américaine tentait de minimiser la portée de l'intervention présidentielle : « Il est clair que la procédure judiciaire doit suivre son cours comme il se doit.Il ne s'agit pas d'interférer dans les affaires d'un pays souverain. » Mais le même ajoutait aussitôt : « Il existe dans le cadre de la coopération judiciaire entre nos deux pays la possibilité, le cas échéant, de rapatrier nos ressortissants en France pour qu'ils y soient jugés. C'est trop tôt pour dire si cela arrivera ou pas. Mais c'est une hypothèse qu'on ne doit pas écarter. » Sous-entendu, Paris fera tout pour obtenir gain de cause.
Selon une source diplomatique à Paris, Nicolas Sarkozy et son homologue Idriss Déby auraient évoqué le sujet ensemble lors du voyage éclair du chef de l'Etat à N'Djamena dimanche sans toutefois aller plus loin. « Sarkozy ne veut pas laisser tomber les ressortissants français, quoi de plus naturel, estime un spécialiste des affaires africaines au Quai d'Orsay. Mais ses déclarations un peu martiales ont braqué les Tchadiens. Du coup, il faudra sans doute attendre que la pression médiatique retombe pour envisager une solution négociée. Ce sera sans doute moins facile maintenant. »
A gauche, les réactions sont négatives. Dans les couloirs de l'Assemblée, le député socialiste Arnaud Montebourg a critiqué, hier, les « embardées de la diplomatie française » : « Nous avons besoin de calme, de lucidité, de discussion avec des Etats souverains dans le respect de la protection de nos ressortissants. Pour l'instant, ils sont mis en péril par ce type de diplomatie. » Son de cloche identique chez le Vert Noël Mamère pour qui Sarkozy a commis une double erreur : « Etre allé au Tchad en cautionnant le régime dictatorial d'Idriss Déby, tout en se comportant le lendemain comme un colonialiste qui exige le retour des bons Français détenus par de méchants barbares. »
Commentaires
Le nain est partout à la fois (tchad,canichisme aux usa)en ce moment mais,à moins d'un dopage à l'EPO,il risque des
pépins sérieux de santé.
Ce serait triste(je plaisante) de perdre un homme d'une telle stature et en plus,à la fleur de l'âge.