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La proportion de soldats qui se voit prescrire des soins psychiatriques à leur retour est de 4,4 %.
Globalement, six mois plus tard, 20,3 % des militaires d'active et 42,4 % des réservistes et des membres de la garde nationale "nécessitent un traitement psychique" lié à leur expérience irakienne.
Cette différence du niveau des troubles entre les militaires de carrière et les réservistes se retrouve dans tous les cas étudiés. La catégorie des "conflits interpersonnels" entre le soldat et ses proches progresse de 3,5 % à 14 % chez les militaires d'active, et de 4,2 % à 21,1 % parmi les réservistes. Le stress post-traumatique passe respectivement dans les deux groupes de 11,8 % à 16,7 % et de 12,7 % à 24,5 %. En l'espace de six mois, il y a deux fois et demie plus de soldats et 3,5 fois plus de réservistes atteints de dépression ; 62,2 % de ces derniers présentent "au moins un symptôme dépressif".
L'étude note enfin que l'alcoolisme fait des ravages bien plus importants que ne l'indiquaient les premiers rapports médicaux. Elle recommande de s'occuper des problèmes de santé mentale des vétérans avant qu'ils ne "s'enracinent de manière chronique" et s'inquiète de la faiblesse des moyens alloués.
Sur 24 millions de vétérans aux Etats-Unis, 500 000 sont aujourd'hui sans domicile fixe. Seuls 400 anciens d'Irak sont inscrits dans une agence d'aide, et 1 500 sont dans un état jugé très dégradé, mais beaucoup rechignent à se faire enregistrer. Un phénomène nouveau consiste en la proportion notoire de femmes parmi ces SDF (11 %, alors qu'elles ne constituent que 4 % des vétérans). Quelque 40 % d'entre elles disent avoir été victimes d'agression sexuelle durant leur service en Irak.
Les associations de secours pronostiquent un prochain "tsunami". La "dégringolade" d'un vétéran - problèmes psychiatriques, perte d'emploi, divorce... - "prend des années", notait la veille Phil Landis, qui dirige un foyer d'anciens combattants à San Diego (Californie) ; or, ceux rentrés d'Irak "dégringolent plus vite que dans le cas des vétérans du Vietnam". Toute la prise en charge de ces soldats est à revoir, jugent nombre d'associations et d'élus. Une récente étude indique que, s'il était assumé par les pouvoirs publics et les assurances, le coût sanitaire réel de l'Irak excéderait sur le long terme celui de la guerre elle-même. Tricare, l'assurance médicale dont disposent les réservistes démobilisés, est "sous-équipé et encombré", note le professeur Milliken. Et ce service n'est offert aux vétérans que durant six mois après leur démobilisation.
(Source LE MONDE 15.11.2007)
Commentaires
et ça ne prend pas en compte les privés qui travaillent là-bas, fort nombreux.
Bonne remarque, Stéphane.