Alors que les proches d'Ingrid Betancourt appellent à un rassemblement aujourd'hui à Paris, le président vénézuélien, Hugo Chavez, attendu mardi à l'Elysée, se démène pour obtenir une « preuve de vie » de la Franco-Colombienne.
au coeur de la rencontre Sarközy-Chavez, mardi, à l'Elysée, la libération d'Ingrid Betancourt, la Franco-Colombienne enlevée il y a plus de cinq ans par les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie), la plus vieille guérilla du monde. En août, Hugo Chavez, la bête noire des Américains, a proposé sa médiation. Elle a été acceptée par Nicolas Sarközy, qui a fait de la libération de la Franco-Colombienne l'une de ses priorités.
Le président colombien a approuvé et mandaté Chavez pour cette difficile négociation. Alvaro Uribe, il y a quelques mois, envisageait pourtant de récupérer les détenus par la force, au risque de jouer leur vie. Il n'est plus aussi intransigeant et ne semble plus croire à une victoire militaire décisive sur les Farc, dont la capacité de nuisance, bien que cantonnée dans la jungle, reste importante. Il ne veut se fâcher ni avec Chavez ni avec Sarkozy.
Et, depuis quelques mois, les Etats-Unis se sont ralliés à l'idée de l'« accord humanitaire » qui inclurait la libération des 45 prisonniers aux mains des rebelles contre l'élargissement de 500 guérilleros enfermés dans des prisons colombiennes.
Pour les spécialistes du dossier, jamais on a été aussi près d'un compromis, qui pourrait permettre à Ingrid Betancourt de sortir enfin de la jungle. Chavez, fidèle à sa promesse, n'a pas chômé, rencontrant même, à Caracas le 9 novembre, un émissaire des Farc. Il compte désormais s'entretenir avec le chef historique des guérilleros, Manuel Marulanda, personnage mythique qui peut à lui seul faire avancer les choses.
Il reste à savoir si Ingrid Betancourt est toujours en vie. Les dernières images de la jeune femme vivante, sur une cassette vidéo, datent d'août 2003. Depuis plus rien, ou presque, malgré les demandes réitérées de la famille d'Ingrid. Un seul témoignage, indirect, atteste que l'otage est toujours vivante. John Frank Pinchao, un sous-officier colombien prisonnier de la guérilla pendant huit ans, évadé le 28 avril, affirme en effet avoir passé quelque temps avec l'ex-candidate à la présidentielle. Une partie de son témoignage est sujette à caution (Pinchao a été briefé par l'armée avant de parler à la presse), mais quelques détails personnels qu'il a donnés à propos d'Ingrid ont rassuré sa famille.
Dans un entretien au « Figaro », vendredi, le président vénézuélien affirme avoir « de bonnes nouvelles pour Sarközy» et espère « obtenir une preuve de vie avant d'arriver à Paris ». Ajoutant tout de même : « Je ne l'ai pas encore. »
De son côté, l'Elysée continue de suivre de très près le dossier. Le secrétaire général, Claude Guéant, assure ne pas savoir exactement ce que Hugo Chavez apportera dans ses bagages. Mais au sujet d'Ingrid Betancourt, il se veut confiant : « Il y a un faisceau de présomptions qui nous font dire qu'elle est bien vivante. Dans notre esprit cela ne fait pas de doute. »
(Source Le Parisien)
Commentaires
Gaëlle, Uribe a en effet cédé aux incroyables pressions internationales qui pèsent sur l'institutionnalité colombienne plutôt que sur les seuls responsables du drame des otages que sont leurs inhumains captifs, les FARC. Je pense qu'il a eu tort et que l'intromission de Chavez ne fera que compliquer les choses et légitimer le terrorisme des FARC tout en donnant un pouvoir supplémentaire inutile au grand trublion de l'Amérique latine Chavez, qui s'éloigne chaque jour de l'Occident, de la démocratie et de l'intérêt bien compris de son peuple.
Et j'ai honte que ce satrape soit reçu avec les honneurs dans mon pays ce mardi.