Naître pour mourir dans la boue...
Au moins 3.000 personnes ont été tuées par le cyclone Sidr qui a dévasté jeudi le sud du Bangladesh, un bilan très provisoire qui va s'alourdir, tandis que des millions de sinistrés n'ont reçu aucun secours et ont soif et faim.
C'est la télévision ATN Bangla qui a établi ce nouveau bilan, grâce à ses correspondants envoyés sur les lieux de la catastrophe, la pire tempête cyclonique de ces dernières années au Bangladesh.
Le gouvernement s'en tenait dimanche à "2.217 morts, mais nous en avons davantage qui nous arrivent de différents districts du littoral", selon Salina Shahid, du ministère de la Gestion des catastrophes naturelles.
Il y aura au final plusieurs "milliers de morts", ont averti les autorités.
Les sauveteurs s'attendent en effet à trouver des "milliers de cadavres" à mesure qu'ils progressent dans chaque district ravagé et coupé du monde.
Pour l'instant, les secouristes "avancent lentement dans les régions isolées, presque obligés de couper les arbres" en travers des routes dans des districts rayés de la carte, a expliqué Douglas Casson Coutts du Programme alimentaire mondial (PAM).
Au Bangladesh déshérité, Sidr n'a semé que mort et désolation, balayant des dizaines de milliers de maisons en pisé, en bambou ou en paille.
Les blessés sont sûrement des milliers, les sinistrés des millions.
Au moins "900.000 familles sont dans le besoin", soit sept millions de personnes, a affirmé Shafiquzzaman Rabbani de la Croix-Rouge.
Ainsi, à un km de la côte, des survivants désespérés ont raconté à l'AFP qu'ils mourraient certainement s'ils ne recevaient pas, au plus vite, eau et nourriture.
"J'ai perdu six membres de ma famille dans le cyclone. J'ai peur que les trois que nous sommes à avoir survécu meurent de faim. Nous n'avons ni bu ni mangé depuis plusieurs jours", se désole Sattar Gazi, un paysan du village de Nishanbari.
Et "nous n'avons même pas de vêtements pour envelopper les cadavres pour les enterrer. Nous le faisons avec des feuilles", témoigne-t-il.
"Il n'y a ni eau, ni nourriture... Les corps flottent dans les rivières et jonchent les rizières", complète Abdul Zabbar, un instituteur. "Aucun sauveteur n'est arrivé jusqu'à nous", dénonce-t-il.
Pourtant, la Marine a envoyé des tonnes de vivres et de médicaments et l'armée a dépêché ses hélicoptères. L'UE, l'Allemagne, la France, la Suisse, et l'Espagne ont débloqué des millions d'euros.
Mais "des millions de gens sont sans abri et moins de 1% de cette population a été secourue", a évalué Hariprasad Pal, administrateur du district de Jhalokati, l'un des plus meurtris avec celui de Barguna, à une centaine de km au sud de Dacca.
"En 20 ans, je n'avais jamais vu une telle catastrophe", a témoigné M. Pal, qualifiant Sidr de "grande tragédie humaine", quand des survivants parlent du cyclone du "Jugement dernier".
Sidr est la pire tempête depuis 16 ans au Bangladesh, un pays ravagé par un ouragan en 1970, qui avait fait un demi-million de morts, et par un raz-de-marée en 1991, qui avait tué 138.000 personnes.
Pour éviter un bilan aussi monstrueux, les autorités avaient fait évacuer 1,5 million de personnes dans des bâtiments en dur et dans des abris anticycloniques construits sur la côte.
"Sinon, des dizaines de milliers de gens auraient été tués", a estimé un sous-préfet, K.M. Rahatul Islamadded Islam.
Même si le bilan sera moins élevé qu'en 1970 et en 1991, le gouvernement craint aussi d'"énormes dégâts" économiques dans ce pays musulman laïc de 144 millions d'habitants, dont 40% vivent avec moins d'un dollar par jour, ce qui en fait l'un des plus pauvres au monde.
Dimanche, le nombre de morts ne tenait pas compte des 200 îles qui s'étirent le long des côtes, frappées les premières par des vents à 240 km/h. Sidr était entré au Bangladesh par l'immense réserve naturelle des Sunderbans, une mangrove plantée dans le delta du Gange formant une frontière naturelle avec l'Inde.
Des centaines de milliers de pêcheurs pauvres vivent dans cette région inscrite au patrimoine mondial de l'humanité et réserve exceptionnelle de milliers d'animaux rares.
C'est la télévision ATN Bangla qui a établi ce nouveau bilan, grâce à ses correspondants envoyés sur les lieux de la catastrophe, la pire tempête cyclonique de ces dernières années au Bangladesh.
Le gouvernement s'en tenait dimanche à "2.217 morts, mais nous en avons davantage qui nous arrivent de différents districts du littoral", selon Salina Shahid, du ministère de la Gestion des catastrophes naturelles.
Il y aura au final plusieurs "milliers de morts", ont averti les autorités.
Les sauveteurs s'attendent en effet à trouver des "milliers de cadavres" à mesure qu'ils progressent dans chaque district ravagé et coupé du monde.
Pour l'instant, les secouristes "avancent lentement dans les régions isolées, presque obligés de couper les arbres" en travers des routes dans des districts rayés de la carte, a expliqué Douglas Casson Coutts du Programme alimentaire mondial (PAM).
Au Bangladesh déshérité, Sidr n'a semé que mort et désolation, balayant des dizaines de milliers de maisons en pisé, en bambou ou en paille.
Les blessés sont sûrement des milliers, les sinistrés des millions.
Au moins "900.000 familles sont dans le besoin", soit sept millions de personnes, a affirmé Shafiquzzaman Rabbani de la Croix-Rouge.
Ainsi, à un km de la côte, des survivants désespérés ont raconté à l'AFP qu'ils mourraient certainement s'ils ne recevaient pas, au plus vite, eau et nourriture.
"J'ai perdu six membres de ma famille dans le cyclone. J'ai peur que les trois que nous sommes à avoir survécu meurent de faim. Nous n'avons ni bu ni mangé depuis plusieurs jours", se désole Sattar Gazi, un paysan du village de Nishanbari.
Et "nous n'avons même pas de vêtements pour envelopper les cadavres pour les enterrer. Nous le faisons avec des feuilles", témoigne-t-il.
"Il n'y a ni eau, ni nourriture... Les corps flottent dans les rivières et jonchent les rizières", complète Abdul Zabbar, un instituteur. "Aucun sauveteur n'est arrivé jusqu'à nous", dénonce-t-il.
Pourtant, la Marine a envoyé des tonnes de vivres et de médicaments et l'armée a dépêché ses hélicoptères. L'UE, l'Allemagne, la France, la Suisse, et l'Espagne ont débloqué des millions d'euros.
Mais "des millions de gens sont sans abri et moins de 1% de cette population a été secourue", a évalué Hariprasad Pal, administrateur du district de Jhalokati, l'un des plus meurtris avec celui de Barguna, à une centaine de km au sud de Dacca.
"En 20 ans, je n'avais jamais vu une telle catastrophe", a témoigné M. Pal, qualifiant Sidr de "grande tragédie humaine", quand des survivants parlent du cyclone du "Jugement dernier".
Sidr est la pire tempête depuis 16 ans au Bangladesh, un pays ravagé par un ouragan en 1970, qui avait fait un demi-million de morts, et par un raz-de-marée en 1991, qui avait tué 138.000 personnes.
Pour éviter un bilan aussi monstrueux, les autorités avaient fait évacuer 1,5 million de personnes dans des bâtiments en dur et dans des abris anticycloniques construits sur la côte.
"Sinon, des dizaines de milliers de gens auraient été tués", a estimé un sous-préfet, K.M. Rahatul Islamadded Islam.
Même si le bilan sera moins élevé qu'en 1970 et en 1991, le gouvernement craint aussi d'"énormes dégâts" économiques dans ce pays musulman laïc de 144 millions d'habitants, dont 40% vivent avec moins d'un dollar par jour, ce qui en fait l'un des plus pauvres au monde.
Dimanche, le nombre de morts ne tenait pas compte des 200 îles qui s'étirent le long des côtes, frappées les premières par des vents à 240 km/h. Sidr était entré au Bangladesh par l'immense réserve naturelle des Sunderbans, une mangrove plantée dans le delta du Gange formant une frontière naturelle avec l'Inde.
Des centaines de milliers de pêcheurs pauvres vivent dans cette région inscrite au patrimoine mondial de l'humanité et réserve exceptionnelle de milliers d'animaux rares.