Dix-huit ans de réclusion ont été requis jeudi contre l'auteur principal de l'agression mortelle d'un homme qui prenait des photos dans une cité en 20O5, et 5 à 12 ans de prison contre trois autres jeunes renvoyés depuis mardi devant les assises de Seine-Saint-Denis.
Jean-Claude Irvoas, 56 ans, employé d'une société d'éclairage public, photographiait des lampadaires pour le compte de son entreprise au détour d'une balade en famille quand il a été pris à partie par deux, puis trois jeunes gens, le quatrième restant à l'écart.
Ce 27 octobre 2005, en plein après-midi, il tombe sous les yeux de sa fille après un violent coup de poing à la tête asséné par Benoît Kusonika, 25 ans, qui s'était rendu à la police après douze jours.
M. Irvoas décèdera quelques heures plus tard des suites d'un traumatisme crânien provoqué par sa chute.
Kusonika, décrit comme réservé, élevé dans des principes stricts, a asséné "de nombreux coups", pas seulement le "coup fatal" qu'il revendique, a estimé l'avocat général en requérant contre lui la plus lourde peine, pour "vol suivi de violences ayant entraîné la mort", un crime passible de la réclusion à perpétuité.
Cette violence a été "facilitée" par son état (nuit blanche, alcool et de nombreux joints de cannabis fumés). Il a agi "aveuglé par sa haine des flics", a expliqué Camille Hennetier, car M. Irvoas s'était présenté par "naïveté" comme un policier de Nanterre pensant que cela "découragerait ses agresseurs".
Soulignant la "contradiction" entre le nombre de lésions relevées sur le corps de la victime (au moins neuf hématomes profonds autres que ceux causés par la chute) et les déclarations des accusés, l'avocat général s'est dit convaincu qu'ils "ne disent pas la vérité".
Hormis Kusonika, qui admet un seul coup, les autres nient avoir frappé le père de famille.
Se fondant sur "les seuls éléments incontestables" du dossier, la vidéo-surveillance, par moments rendue inexploitable par des feuillages ayant masqué la scène, et les expertises médico-légales, Mme Hennetier a estimé que Samba Diallo, 24 ans et Icheme Brighet, 22 ans, "ont aussi dû porter coups de poings et pieds", dans l'intention "plus prosaïque et crapuleuse" de voler l'appareil. Elle a demandé contre eux 12 années de prison.
Contre Sébastien Béliny, 21 ans, le "guetteur" resté à l'écart de la scène, qui comparaissait libre, elle a requis 5 ans pour "complicité".
Selon Mme Hennetier, M. Irvoas a été "un intrus sur le territoire" de ces jeunes d'Epinay, dont deux vendaient du cannabis dans la rue du drame à Orgemont, un quartier "sensible", "supermarché de la drogue".
"Vous avez décidé ce jour-là qu'il était un hostile", a reproché Me Frédéric Champagne, avocat de la famille, à Samba Diallo, le premier à s'être élancé derrière la victime.
Mais la compagne et les deux enfants de la victime, a insisté l'avocat, "ne sont pas venus faire le procès de la cité et des banlieues", "il n'y a pas d'amalgame dans leur tête".
De la banlieue, la famille endeuillée retient "les 800 messages de compassion" laissés sur un cahier à la mairie d'Epinay.
Si la famille a apprécié les "regrets" formulés au procès par les accusés, a souligné Me Champagne, elle a en revanche "mal vécu" le récit du "premier réflexe" de Sébastien Béliny et Samba Diallo, après leur fuite, d'aller "acheter une console de jeux" et d'y jouer. "Au même instant", pas très loin, "des urgentistes regardaient un autre écran, celui du contrôle des organes vitaux de M. Irvoas, déjà en état de mort cérébrale".
Le verdict est attendu vendredi soir.
Jean-Claude Irvoas, 56 ans, employé d'une société d'éclairage public, photographiait des lampadaires pour le compte de son entreprise au détour d'une balade en famille quand il a été pris à partie par deux, puis trois jeunes gens, le quatrième restant à l'écart.
Ce 27 octobre 2005, en plein après-midi, il tombe sous les yeux de sa fille après un violent coup de poing à la tête asséné par Benoît Kusonika, 25 ans, qui s'était rendu à la police après douze jours.
M. Irvoas décèdera quelques heures plus tard des suites d'un traumatisme crânien provoqué par sa chute.
Kusonika, décrit comme réservé, élevé dans des principes stricts, a asséné "de nombreux coups", pas seulement le "coup fatal" qu'il revendique, a estimé l'avocat général en requérant contre lui la plus lourde peine, pour "vol suivi de violences ayant entraîné la mort", un crime passible de la réclusion à perpétuité.
Cette violence a été "facilitée" par son état (nuit blanche, alcool et de nombreux joints de cannabis fumés). Il a agi "aveuglé par sa haine des flics", a expliqué Camille Hennetier, car M. Irvoas s'était présenté par "naïveté" comme un policier de Nanterre pensant que cela "découragerait ses agresseurs".
Soulignant la "contradiction" entre le nombre de lésions relevées sur le corps de la victime (au moins neuf hématomes profonds autres que ceux causés par la chute) et les déclarations des accusés, l'avocat général s'est dit convaincu qu'ils "ne disent pas la vérité".
Hormis Kusonika, qui admet un seul coup, les autres nient avoir frappé le père de famille.
Se fondant sur "les seuls éléments incontestables" du dossier, la vidéo-surveillance, par moments rendue inexploitable par des feuillages ayant masqué la scène, et les expertises médico-légales, Mme Hennetier a estimé que Samba Diallo, 24 ans et Icheme Brighet, 22 ans, "ont aussi dû porter coups de poings et pieds", dans l'intention "plus prosaïque et crapuleuse" de voler l'appareil. Elle a demandé contre eux 12 années de prison.
Contre Sébastien Béliny, 21 ans, le "guetteur" resté à l'écart de la scène, qui comparaissait libre, elle a requis 5 ans pour "complicité".
Selon Mme Hennetier, M. Irvoas a été "un intrus sur le territoire" de ces jeunes d'Epinay, dont deux vendaient du cannabis dans la rue du drame à Orgemont, un quartier "sensible", "supermarché de la drogue".
"Vous avez décidé ce jour-là qu'il était un hostile", a reproché Me Frédéric Champagne, avocat de la famille, à Samba Diallo, le premier à s'être élancé derrière la victime.
Mais la compagne et les deux enfants de la victime, a insisté l'avocat, "ne sont pas venus faire le procès de la cité et des banlieues", "il n'y a pas d'amalgame dans leur tête".
De la banlieue, la famille endeuillée retient "les 800 messages de compassion" laissés sur un cahier à la mairie d'Epinay.
Si la famille a apprécié les "regrets" formulés au procès par les accusés, a souligné Me Champagne, elle a en revanche "mal vécu" le récit du "premier réflexe" de Sébastien Béliny et Samba Diallo, après leur fuite, d'aller "acheter une console de jeux" et d'y jouer. "Au même instant", pas très loin, "des urgentistes regardaient un autre écran, celui du contrôle des organes vitaux de M. Irvoas, déjà en état de mort cérébrale".
Le verdict est attendu vendredi soir.
Commentaires
Cet assassinat est ignoble. Mais pourquoi faut-il lire :
« Mais la compagne et les deux enfants de la victime, a insisté l'avocat, "ne sont pas venus faire le procès de la cité et des banlieues", "il n'y a pas d'amalgame dans leur tête" » : peut-être devrait-il aussi présenter les excuses de la famille Irvoas pour avoir osé pénétrer dans « leur » quartier ? Pourrait-il préciser ce qu’il veut dire par le mot « amalgame » ? Aurait-il dit cela si cet assassinat s’était passé ailleurs qu’en banlieue ? C’est lamentable, tout le monde se couche et applaudit ! Avec un tel comportement vis à vis des délinquants, les choses ne sont pas près de s’améliorer. Au contraire, on sent bien que le gouvernement a sciemment décidé de passer toutes les victimes de ces « jeunes » par « pertes et profit », à leur profit, l’essentiel pour eux étant de se maintenir au pouvoir grâce à la complicité de ceux qui terrorisent le peuple.