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Le Système des pourris va-t-il enfin exploser ?

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A qui étaient destinés les fonds en liquide - près de 20 millions d'euros - retirés entre 2000 et 2007 par Denis Gautier-Sauvagnac (DGS), ex-président de l'UIMM ? Un ancien chauffeur nous révèle le fonctionnement de cet organisme.

De l'argent en liquide pour régler des compléments de salaires, des frais de déplacement ou de représentation sans le moindre justificatif. L'opinion publique découvre aujourd'hui avec stupeur les pratiques de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) qui ont perduré jusqu'à ces derniers mois.



Pour la première fois, un ancien chauffeur de l'UIMM décrit dans le détail et de l'intérieur ce que la cellule antiblanchiment de Bercy avait signalé à la justice en septembre dernier : les retraits massifs entre 2000 et 2007 (environ 20 millions d'euros) effectués par Denis Gautier-Sauvagnac, l'ancien président de l'UIMM, et son administratrice Dominique Renaud.

« Tout le monde savait que les espèces circulaient en grand nombre », raconte Patrick Ciron, ancien chauffeur à l'UIMM.

La direction de la principale branche du Medef qui a reconnu l'existence d'une cagnotte de 600 millions d'euros au sein de son organisation patronale a affirmé que cet argent servait à « fluidifier les relations sociales » sans donner les noms des organismes paritaires. Selon DGS, une partie de ce magot aurait alimenté un fonds antigrève pour les entreprises, mais n'aurait financé ni les syndicats ni les partis politiques.

Qui peut le croire?

Dans le cadre d'une enquête préliminaire, la brigade financière de Paris s'attache à vérifier ces faits. Elle a déjà entendu une douzaine de cadres de l'UIMM pour déterminer l'origine et surtout la destination de ces sommes. Elle s'intéresse par ailleurs aux conditions d'acquisition d'un appartement de fonction de DGS. Sans présager de l'orientation de ce dossier, cette affaire dévoile les dessous d'une organisation inconnue jusque-là du grand public mais très écoutée dans les cabinets ministériels et chez les parlementaires. En l'absence d'obligation comptable pour les syndicats, l'UIMM aura mené grand train pendant des années dans l'opacité la plus totale. Sans que les différents gouvernements et les partenaires sociaux ne s'en offusquent...

(Source Le Parisien 23.11.07)

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