Hier matin dimanche, 9 h 58. Le RER D vient de quitter la gare du Nord. Les rames se sont peuplées de femmes et d'hommes d'origine africaine avec de jeunes enfants. Un parfum de gaieté flotte dans l'air. Des éclats de voix, des rires réchauffent cette matinée froide et venteuse. Le train est bondé. Ma voisine immobile regarde droit devant elle, son petit garçon observe silencieusement la banlieue nord qui défile. Le RER D arrive déjà à la station Saint-Denis. Il est 10 h 5. Les portes du train se décompressent et soudain les femmes s'engouffrent vers la sortie.
« Il y a un culte africain à Saint-Denis », me précise un voyageur. Tout le monde descend. Ou presque. Il reste encore la voisine et son fils. Elle serre son sac sur ses genoux. Et quelques couples sur leur 31. Le bruit sourd du train sur les rails berce les voyageurs. Aucun haut-parleur n'annonce les gares. Les contrôleurs sont au repos. Une équipe de la police ferroviaire monte à bord, mais elle se dirige vers la queue du train.
Durant mon trajet de quarante-cinq minutes, installée dans l'une des deux premières rames, je ne les verrai jamais. La jeune femme confie qu'elle n'est plus tranquille « depuis ce qui s'est passé ». « Meurtre, coups de couteau, étudiante poignardée » : elle esquive ces mots qui la mettent mal à l'aise. C'est à Saint-Denis précisément que Anne-Lorraine Schmitt, 23 ans, est montée, il y a tout juste deux semaines. Elle s'est calée sur un siège au rez-de-chaussée contre la vitre. Elle a peut-être ouvert un livre ou pensé à sa famille qui l'attendait à la petite gare de la Borne-Blanche, à la limite du Val-d'Oise et de l'Oise.
Il a fallu une heure pour la retrouver
De larges créoles aux oreilles, Aminata a presque son âge, 25 ans. Elle parle : « Avant, je m'en foutais. Je n'avais même pas l'idée qu'une chose pareille puisse arriver. Maintenant, je cherche un wagon où il y a du monde. Si je devais rester seule, je descendrais du train et j'attendrais le prochain. » Il est 10 h 32. En baissant la tête, j'aperçois le panneau Louvres. La rame est déserte.
Comme il y a quinze jours, Louvres, cité résidentielle, est encore engourdie. De rares voyageurs errent sur le quai. C'est ici qu'est monté, dimanche 25 novembre, Thierry Dève-Oglou, meurtrier présumé d'Anne-Lorraine. Il n'a pas mis longtemps pour repérer l'étudiante. Sa blondeur, ses yeux clairs. Elle est seule. La suite ressemble à un film d'horreur.
Un vigile qui découvrira en gare de Creil l'état du wagon racontera : « Du sang sur les vitres, partout dans la travée. La jeune fille était assise entre deux sièges ». Impossible pour l'étudiante de s'échapper. Elle est prise dans une nasse : les portes sont verrouillées, les rames ne communiquent pas entre elles. Elle peut hurler après chaque coup de couteau, se débattre, tenter de retourner courageusement l'arme contre son agresseur. Le conducteur, seul à bord, est loin devant. Le bruit du train lancé à vive allure pose un couvercle sur ce huis clos insoutenable.
Sept minutes plus tard, le train arrive à Survilliers. Sept petites minutes pendant lesquelles Dève-Oglou aura massacré sa victime de plusieurs dizaines de coups de couteau. Puis il s'échappera du train, laissant Anne-Lorraine agonisante. La blessure au coeur sera fatale. La Borne-Blanche, où le père d'Anne-Lorraine la guettait de la passerelle, défile. Orry-la-Ville, où habite sa famille, passe. Pas un voyageur n'entre. Terminus Creil.
Il est 10 h 50. Les portes s'ouvrent. Une heure plus tard, ce RER repartira vers Paris avec de nouveaux passagers. « Ce qui m'a choqué, c'est ce délai d'une heure mis pour la retrouver, s'exclame Olivier, médecin. La seule personne qui aurait pu la voir, c'était le conducteur. Mais elle était trop loin, dans la deuxième rame. » Avant de quitter le RER, un autocollant accroche le regard : « Soyons vigilants ensemble. »
(Source: Aujourd'hui en France 10.12.07 - Nathalie Revenu)
Nous n'oublierons jamais le martyre qu'a subi Anne-Lorraine, 23 ans, qui s'est défendu héroïquement contre le viol et la mort.
Ce témoignage est très important. Il restitue l'ambiance de peur qui règne dans ces rames désertes, où ne passe aucune patrouille de police. Dimanche 10 décembre, rien n'avait changé malgré le meurtre sanglant d'une jeune fille, quinze jours auparavant.
Commentaires
Saint Denis n'est pas los angeles ou new york mais pour me déplacer le soir,je prends comme compagnons un coutelas bowie(lame de 35 cm) et une barre de fer.
Ainsi,même si je me fais suriner,j'ai le "plaisir" au moins d'infliger de terribles blessures aux adversaires.
Grâce au silence assourdissant qui a été fait sur cette affaire, rien n’a donc changé et les voyous comme les criminels peuvent continuer à s’en donner à cœur joie. Bravo aux médiats complices. Ne devraient-ils pas être poursuivis comme complices ?
"Dimanche 10 décembre, rien n'avait changé malgré le meurtre"
... et rien ne changera, Sarkozy ne voudrait tout de même pas se facher avec la Turquie en renvoyant tout les Turcs installés en France... la France, c'est pas la Côte d'Ivoire, qui elle se permet de chasser le Français hors ses frontières...
Vous prenez le métro,prenez un 357 avec vous,vous êtes menacé ou attaqué,flinguez et sortez sans courir.
Les flics arrivent 2 heures plus tard.
ça passera dans les faits d'hiver ou...d'été.!!!
Cher JLA, le plus difficile, c'est d'avoir un 357 Magnum...
Amiités!
Cher abad, les médiats sont complices, en effet. C'est sur les blogs qu'on a pu trouver le maximum d'informations et de solidarité. Honte à ces médiats qui n'ont pas parler d'Anne-Lorraine, ou si peu, si discrètement... Mais pourquoi ce silence?
"Aujourd'hui en France" et sa jeune journaliste ont refait le trajet, et celle-ci a pu constater l'absence de contrôleurs, de police... de sécurité. Elle décrit l'ambiance angoissante, la "nasse" que constitue ces wagons... Merci à Nathalie Revenu.
Amitié
Gaelle,
il n'est pas aisé de se procurer une arme en calibre 357 magnum(9mm) mais acheter un katana(sabre japonais ) , un tanto(couteau) ou wakizaki (petit sabre) ou une chaîne à gros maillons est facile même si illégal.
Sauver sa vie justifie un tel achat et comme je le dis toujours:mieux vaut survivre en versant dans l'illégalité que de mourir en restant dans la légalité.
Marcel: et les cannes-épée en vente chez Sodeco? Comme au bon vieux temps?
Elle est montée à Saint-Denis, gare où "tout le monde descend ou presque". Pour repérer sa victime, il lui a fallu du temps et observer. Il est donc invraissemblable qu'il soit monté à la gare immédiatement précédente. Soit il est monté aussi à Saint-Denis, soit à Villiers-le-Bel.
francisbatt
Gaëlle, pouvez-vous héberger mon dernier texte pour Anne-Lorraine ?
UNE 1/2 HEURE DE VIDEO
Le "Wagon" d'Anne-Lorraine, c'est celui dans lequel La France est montée en 1945 : une 1/2 heure de vidéo, "retour arrière", "avance rapide"...
... comme un condensé... ou un Couronnement..
.. un "évènemnt global" tel qu'on avait rêvé qu'il s'accomplirait un jour...
... un de ces jours lointains, lointains... peut-être.. en 2007... juste avant Noël !
A présent que : "tout est accompli"... on ne va pas rester dans ce même processus.
***************
[ www.youtube.com/watch?v=Rc9FEI7W4LY&
Anne-Lorraine... les tout derniers mots... effacés sur la plage ]
francisbatt
Gaelle,
pourquoi pas mais elle ne permet pas de trancher une main ou une jambe voire autre chose.
De plus,il faut avoir un certain âge pour se promener avec une canne alors que le wakizaki(40 cm) peut tenir dans un petit sac discret et a une mortelle efficacité(arme de samourai complémentaire au katana(70 cm voire plus)) tranchant aisément les membres de l'ennemi.
marcel: tu as raison, je n'avais pas pensé à l'âge... il faut aussi penser au sexe faible: pour une femme, je pense que le pistolet ou revolver est ce qu'il y a de mieux pour se défendre. Pour circuler à Marseille, je ne prends jamais plus le métro... On y rencontre dans les rames certaines viragos très agressives... - Tu es un homme, conseille les femmes, les plus vulnérables, et les plus attaquées donc. Le monde devient épouvantable...
J'ai un poignard quadrangulaire, mais c'est moi qui irais en taule, et je n'en supporte pas l'ombre de l'idée... En taule, je me ferais tuer... J'attire leur haine... Il y a comme des "phéromones" qu'elles hument...
Amitié
Gaelle,
je me tiens à votre disposition pour toute information sur
les moyens d'auto défense (arts martiaux,armes à feu,sabres,couteaux,...).
Nous vivons dans une jungle de beton et le "struggle for life" devient la règle,dès lors,il ne faut pas lésiner sur les moyens et sur la cruauté pour sauver sa peau.
Vous avez bien raison de ne pas prendre le metro non
seulement pour la faune qui la fréquente mais aussi parce qu'il s'agit d'un lieu souterrain et donc en cas d'acte de terrorisme,on y est fait comme un rat.
A Gaëlle et à Marcel : vous devenez bien pessimistes tout à coup, chers amis ! Et je ne suis pas sûr que ces « armes » se révèlent vraiment utiles en cas d’agression ! Il est vrai que l’avenir est bien sombre pour la plupart des Français, mais essayons de garder le moral !
Amicalement.
@bpnjour abad:
le fait de parler d'armes est au contraire la preuve d'une réaction positive face à l'adversité.
Pour avoir possédé des armes de tous types ,je peux attester de leur efficacité, à la condition bien entendu de faire preuve d'un minimum de sang froid lors de l'agression.
Même en bandes,ces lâches s'enfuient à la vision d'un sabre ou coutelas et surtout si l'un deux saigne comme un goret(ces sabres sont très effilés du genre lame de rasoir)
après avoir tâté de ces armes.
Au fait,avez-vous déjà manié des armes blanches ou à feu?
Salutations
Non, cher Marcel, je ne connaît pratiquement pas les armes. J’ai à peine manipuler le fleuret, lorsque, étant jeune, j’ai fait de l’escrime et un peu les armes à feu à l’entraînement aux tirs. Désolé !